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Jeux Olympiques de la honte

À 100 jours des JO, Darmanin finalise son plan ultra-répressif

45 000 policiers mobilisés, militaires, agents de sécurité privé et même 2500 policiers de pays étrangers, et notamment du Maroc : pour les JO Macron prépare une opération sécuritaire hors-norme. La pointe avancée d’une vaste offensive contre les classes populaires lancée pour l’occasion.

Elea Novak

23 avril

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À 100 jours des JO, Darmanin finalise son plan ultra-répressif

Crédit photo : Nicolas Michaud sur Flickr

A moins de 100 jours des Jeux Olympiques de Paris, la flamme olympique devrait arriver à Marseille ce 8 mai, pour donner le coup d’envoi de la grande fête qui va marquer le rayonnement international de la France de Macron.

Alors que depuis leur annonce en 2017, les JO 2024 ont été pour le gouvernement l’occasion de mener toute une série de politiques anti-sociales, le gouvernement profite des quelques mois qui l’éloignent du début des festivités pour finaliser les derniers préparatifs. Et boucler son grand projet sécuritaire pour les jeux.

Le clou du spectacle s’annonce déjà avec l’important dispositif policier mobilisé pour les jeux. Avec en moyenne 30 000 policiers chaque jour, et jusqu’à 45 000 policiers pour la cérémonie d’ouverture, c’est la quasi-totalité des forces de polices à travers la France qui seront en service pour les Jeux Olympiques. Pour les loger dans la capitale on ne s’embarrasse pas : les étudiants en résidences CROUS se font expulser de chez eux pour leur faire de la place.

Une importante masse de forces répressives qui parait encore insuffisante aux yeux du gouvernement, qui a décidé de faire appel aux entreprises de sécurité privé mais aussi à l’armée pour quadriller la capitale et les sites olympiques. Mais l’armada répressive ne suffit toujours pas au ministère de l’intérieur, qui fera également venir 2 500 policiers de l’étranger. Une coopération policière notamment réalisée avec le régime autoritaire du Maroc, avec lequel Gerald Darmanin a même conclu un accord pour faciliter les expulsions de personnes sans papiers.

Cette mobilisation de milliers de policiers reflète l’ampleur du dispositif sécuritaire que prévoient le ministère de l’intérieur Gérald Darmanin et le préfet de police de Paris Laurent Nunez. Pendant les Jeux la liberté de déplacement elle-même sera entravée, puisqu’il faudra se prémunir d’un QR code pour circuler dans certaines zones de Paris , tandis que l’ensemble de la capitale sera scrutée par des policiers. Une vaste entreprise autoritaire et sécuritaire qui ne prendra pas fin avec les épreuves olympiques, puisque pour préparer la France aux JO, Darmanin a également entrepris une série d’opérations dites « Place Nette », mobilisant des centaines de policiers et de forces spéciales, pour mater toute contestations ou révoltes dans les quartiers populaires. Un dispositif policier actuellement mis en œuvre, très loin des sites olympiques, à Mayotte et à la Réunion, dans la continuité de l’opération Wuambushu, et voué à se pérenniser dans les schémas de « maintien de l’ordre » .

Dans ces conditions, les quartiers populaires sont particulièrement visés. Une offensive qui a également pour effet précariser d’avantage les habitants de ces quartiers, qui ne pourront que difficilement faire faceà la hausse des loyers après les JO, et notamment à St Denis (93). Pour ceux qui n’ont plus de logement, le gouvernement ne veut pas non plus qu’ils soient au contact des touristes pendant cette grande fête. Aussi les forces répressives ont procédé à l’expulsion de SDF à Paris et ont mis à la rue des centaines de migrants, afin d’effectuer un « nettoyage » de la capitale et de ses environs. De ce point de vue, les JO pourraient être le point de départ d’une vaste offensive contre le droit au logement, alors que Attal et le ministre Kasbarian ont annoncé vouloir s’en prendre au statut des HLM et à la loi SRU.

Dans l’immédiat, les migrants et personnes exilées sont les premières victimes des expulsions. Ce sont pourtant eux qui travaillent dans les chantiers des JO, lesquels ont mobilisé les travailleurs les plus précaires, sans papiers pour une grande partie d’entre eux, dans des conditions de sécurité déplorables. Des carences sur les lieux de travail qui ont conduit jusqu’à la mort de plusieurs travailleurs immigrés et pour lesquels des entreprises du BTP ont été assignés en justice pour exploitation. En outre, les JO auront des conséquences désastreuses pour l’environnement, comme à Teahupo’o à Tahiti, où la construction d’une tour pour les juges de l’épreuve de surf détruira en partie l’écosystème local.

Moins de 100 jours avant les Jeux Olympiques, on connait déjà une partie de l’addition : la fête aura couté 10 milliards d’euros, soit l’équivalent des dernières coupes budgétaires annoncées par le ministre de l’économie. Mais les effets à long terme de cet évènement sont encore à prévoir, tant l’offensive sécuritaire et anti-pauvres qui se déploie à l’occasion des JO pourrait créer un précédent, et permettre d’ancrer de nombreux dispositifs répressifs.


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