Alors que des peines de prisons fermes ont été prononcées par dizaines contre des Gilets jaunes depuis 2018, un gendarme qui a fauché trois gilets jaunes a écopé de 4 mois de sursis. Une nouvelle expression de l’impunité policière.
Un ex-gendarme mobile a été condamné ce lundi 4 janvier au tribunal correctionnel de Rouen, après avoir littéralement fauché trois gilets jaunes lors de l’Acte 14. Celui-ci n’était pas en service, et accompagné de sa femme et de son bébé. L’ex-gendarme a déclaré s’être senti menacé lui et sa famille, justifiant ainsi d’avoir accéléré soudainement, frappant quatre manifestants, dont trois sont restés au sol.
En décembre dernier, le substitut du procureur avait qualifié les faits de « grave » mais également de « non voulu » rapporte Le Monde. Il avait demandé une suspension de permis de 8 mois, ainsi que 2000 euros d’amende, invoquant une situation stressante pour le gendarme. L’avocate de la partie civile a de son côté déclaré : « Si vous aviez roulé au pas et tout droit, il n’y avait aucun blessé. (…) D’autres voitures sont passées sans problème » rapporte à nouveau Le Monde.
La vidéo de « l’accident » a d’ailleurs été projetée lors de la séance au tribunal, mais le prévenu n’a même pas pris la peine d’y venir, comme en ont l’habitude les forces de répression mises en cause en justice. On y voit le conducteur sortir de la voiture, entouré par des dizaines de Gilets jaunes, puis rentrer à l’intérieur tandis que la foule lui crie « barre toi »… avant que celui-ci n’accélère, heurtant quatre gilets jaunes situés plus loin sur la route. Les victimes ont subi de graves blessures : Olivier, aura le pieds cassé et 15 jours d’ITT, Richard le coccyx fracturé et 5 semaines d’ITT, et Reynald, l’épaule luxée, la clavicule fracturée, les ligaments arrachés et 6 mois d’ITT.
Le lien entre cette décision de justice et l’impunité policière est encore plus évident lorsque l’on note que l’avocat du gendarme n’est pas inconnu des forces de l’ordre… En effet M. Liénard défend les policiers inculpés lors de l’affaire Adama Traoré, le policier qui a éborgné Pierre Douillard en 2007, ainsi qu’Alexandre Benalla. Comme dans ces affaires, les prévenus s’en sortent bien et l’impunité policière continue. Une impunité qu’il faut continuer de dénoncer, de même que la répression que subit le mouvement social.