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Campagne réactionnaire

Acharnement : l’État porte plainte contre une lycéenne qui avait dénoncé une agression islamophobe

Fin février, une élève dénonçait avoir été agressée par le proviseur de son établissement parce qu’elle portait en partie son voile en quittant le lycée. Après une campagne médiatique réactionnaire, Attal a annoncé porter plainte contre la jeune fille dans une logique d'acharnement inédite.

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Acharnement : l'État porte plainte contre une lycéenne qui avait dénoncé une agression islamophobe

© Crédit photo : Capture écran Google Street View

Le mercredi 28 février, deux élèves du lycée Maurice Ravel à Paris ont été interpellées par leur proviseur parce qu’elles portaient en partie leur voile en quittant l’établissement. L’une d’entre elle avait alors dénoncé une agression, en témoignant auprès de nombreux médias dont Révolution Permanente peu de temps après les faits : « Il vient, me crie dessus, alors que je lui disais que j’allais l’enlever. Il crie encore une fois de manière agressive que je dois l’enlever et me frappe violemment le bras ».

L’élève en BTS, choquée de la violence de l’altercation, avait alors porté plainte contre la direction de son établissement pour « violences n’ayant pas entraîné d’incapacité de travail ». Les élèves de l’établissement s’étaient de leur côté mobilisés en soutien à leur camarade quelques jours plus tard. Finalement, la plainte de l’étudiante a été classée sans suite, jugée « insuffisamment caractérisée » par le parquet.

Alors que le gouvernement et la droite s’étaient déjà saisis de l’affaire pour lancer une campagne médiatique réactionnaire, cherchant à opposer lycéens et personnel de l’éducation et à attiser l’ambiance répressive à l’école, le Premier ministre a profité de cette décision pour aller plus loin dans l’acharnement. Mercredi soir, Gabriel Attal a évoqué sur TF1 un « entrisme islamiste » à l’école, reprenant ainsi le vocabulaire de l’extrême-droite, avant d’annoncer que l’État déposerait plainte contre la jeune fille pour « dénonciation calomnieuse ».

Ce saut dans la répression directe de l’État, qui s’attaque à une jeune fille musulmane, intervient après la démission du proviseur qui a annoncé quitter son poste le 27 mars « par sécurité », après avoir déclaré faire l’objet de menaces de mort en ligne. Ainsi, si on ne peut que déplorer ces menaces, l’Etat instrumentalise à nouveau la polarisation et les tensions qui naissent du renforcement des mesures répressives à l’école, et notamment du ciblage des élèves musulmanes, pour justifier encore plus de répression.

Dans ce cadre, et comme dans de nombreuses affaires récentes, une élève qui témoigne avoir subi une agression se retrouve confrontée à l’acharnement de l’État. L’affaire rappelle la récente utilisation par Attal de menace d’un parent d’élève contre un proviseur, mais aussi le cas d’une élève musulmane agressée au lycée Charlemagne par une CPE en juin 2022. A l’époque, la dénonciation par la lycéenne de ces faits avait conduit à sa convocation par la police dans le cadre d’une gestion de l’affaire ultra-autoritaire, dénoncée par des personnels de l’établissement.
Déjà en pleine chasse au « wokisme » à Sciences Po, Gabriel Attal passe un nouveau cap en persécutant individuellement une lycéenne. Alors que le premier ministre cherche à justifier la plainte, prétextant qu’elle constitue un « signal clair » de « soutien » aux personnels de l’Éducation qui font « leur travail », il est fondamental de dénoncer largement cette attaque. Alors que la lutte contre le manque de moyens se poursuit dans le 93, ce combat doit incorporer la lutte contre toutes ces mesures racistes et autoritaires qui accompagnent la destruction de l’école publique, et contre le cynisme de Gabriel Attal, responsable de la casse de l’école.

Un enjeu d’autant plus fort que ceux qui osent se mobiliser aujourd’hui contre le manque de moyens s’exposent à la répression, comme ça a été le cas des enseignants du lycée Blaise Cendrars ou des lycéens de Jean Jaurès à Montreuil. De l’interdiction de l’abaya en septembre dernier aux annonces concernant l’uniforme et le SNU, l’école est définitivement « la mère des batailles » de l’offensive réactionnaire de l’État. Il faut faire front.


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