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Victoire face à la répression

Profs du 93 convoqués pour un Tik Tok : la mobilisation fait reculer le ministère !

Hier, 4 enseignants du lycée Blaise Cendrars de Sevran étaient convoqués pour avoir participé à un TikTok dans lequel ils dénoncent le manque de moyens. Face au soutien massif des professeurs et lycéens, la direction et la DSDEN ont finalement reculé.

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Profs du 93 convoqués pour un Tik Tok : la mobilisation fait reculer le ministère !

Depuis le début de la mobilisation pour un « plan d’urgence dans le 93 », il y a trois semaines, le lycée figure en effet parmi les établissements les plus massivement mobilisés, grâce à la grève reconduite par les enseignants mais aussi grâce à la mobilisation de leurs élèves. Ces-derniers, à l’origine d’une vidéo Tiktok dénonçant l’état de délabrement de leur établissement et le manque de personnels, ont permis de donner une visibilité importante à ce mouvement de grève, largement ignoré des grands médias.

L’institution menace de répression quatre enseignants grévistes

C’est précisément cette alliance avec les élèves qui est reprochée aux quatre enseignants menacés de répression, qui apparaissent dans la vidéo pour dénoncer le manque de moyens. Ainsi, durant les entretiens, l’administration a tenté de faire penser que des manquements au droit à l’image et au droit de réserve serait en question, du fait de l’apparition de profs et d’élèves sur une même vidéo. Des accusations coups de pression qui portent atteinte au droit d’expression des grévistes, qui ont bien heureusement le droit de porter des revendications, d’alerter sur leurs conditions de travail dangereuses, de les filmer, de les diffuser. C’est ce que rappelle Marion, militante à Sud Education 93 et à Révolution Permanente, qui a accompagné deux des enseignants convoqués lors de leur entretien.

« Ce qu’on voit c’est qu’il y a une dynamique autoritaire de la part du ministère, une volonté d’intimider le mouvement qui est en cours et donc de censurer les professeurs par l’intimidation en les convoquant quand ils s’expriment dans les médias et sur les réseaux sociaux, alors même que le gouvernement passe au forceps l’ensemble de ses réformes », dénonce-t-elle. L’institution joue en effet ici sur les textes pour impressionner les professeurs comme elle le fait depuis plusieurs années afin de museler un secteur du monde du travail abîmé par les réformes.

Une réponse exemplaire face à la répression, qui fait reculer le rectorat et la direction

Ce vendredi, une centaine de personnes était rassemblée devant le lycée afin de les soutenir et témoigner de leur solidarité. Au cœur de ce rassemblement, des dizaines d’élèves animent le piquet : « Soutien, soutien, soutien à Blaise Cendrars ».

« Les blocus ont commencé le 27 février, en voyant les piquets de grève des professeurs on s’est réveillé. C’est injuste de convoquer nos professeurs en pleine grève, pour avoir dénoncé ce qu’il se passait », explique Emilie, lycéenne de Blaise Cendrars.
A leurs côtés, les enseignants de Blaise Cendrars, mais aussi des parents d’élèves, ainsi que des délégations d’établissements mobilisés du 93. Un comité d’accueil combatif qui s’est prolongé à l’intérieur de l’établissement où élèves, vie scolaire, personnel administratif et professeurs se sont rassemblés devant le bureau de la cheffe d’établissement afin de manifester leur solidarité : « libérez nos professeurs », scandent les élèves.

Alors que les soutiens se sont démultipliés très rapidement, plusieurs établissement envoyant des vidéos « évidemment que nous soutenons Blaise Cendrars ! », ainsi que des motions d’AG de ville à l’occasion de la grève du jeudi 14 mars, que le rassemblement à été une réussite et que la pression des soutiens s’est fait sentir jusque dans le bureau des convocations par le chant des manifestant, le ministère s’est engagé auprès de l’intersyndicale 93 en audience le même jour qu’aucune poursuite disciplinaire n’aurait lieu à l’attention des collègues du lycée.

Le rectorat échoue à briser la jonction entre lycéens, parents et enseignants et renforce la détermination des grévistes et des élèves mobilisés

Loin d’entamer le moral des enseignants grévistes et des élèves mobilisés, le coup de pression de la DSDEN et du rectorat a permis de donner un coup de projecteur sur leur mobilisation, en témoignent les articles parus dans la presse et la couverture de plusieurs radio et chaînes de télévision.

« La réponse répressive qu’ils nous apportent, c’est celle d’une administration qui a peur », exprime Mélissa, enseignante de français à Blaise Cendrars, alors que la mobilisation se poursuit dans le 93 et devrait s’élargir à l’occasion de la journée de grève appelée à échelle nationale ce 19 mars. « On est déterminé à continuer la mobilisation, il y a une grosse semaine avec une reconductible qui démarre mardi et qui doit tenir jusqu’à la fin de la semaine ». Comme le rappelle l’enseignante, la jonction entre élèves, personnels de l’éducation et parents d’élèves témoigne du fait que l’éducation est une cause d’ensemble. « On cherche à nous diviser entre prof et élèves, à empêcher une mobilisation commune, alors que c’est ça l’horizon politique porteur », revendique-t-elle.

A quelques jours d’une semaine charnière, avec la perspective du 19 mars et de ses suites, la réponse exemplaire des enseignants et élèves de Blaise Cendrars démontre la détermination du secteur face à un gouvernement radicalisé qui ne comprends que le rapport de force. Alors que l’institution cherchait à démoraliser une des pointes avancées de la mobilisation en cours dans le 93, il s’agit d’une victoire morale importante pour le secteur, et d’une démonstration que c’est la grève et la solidarité qui peuvent faire reculer l’administration.

En ce sens, alors que le premier ministre annonce un durcissement de ses attaques, comme celle des groupes de niveau, il est nécessaire, comme l’ont annoncé les grévistes de Blaise Cendrars, de poursuivre la mobilisation, mais aussi de l’étendre en dehors des limites du 93, en proposant un plan de bataille pour l’ensemble de l’éducation. La dynamique en cours dans le département, et la détermination de tout un secteur de grévistes, qui cherchent aujourd’hui à faire le lien avec leurs élèves et leurs familles, montre qu’il est possible de faire du combat pour l’éducation un combat d’ensemble face à la politique de Macron, qui touche aujourd’hui tous les secteurs de l’Education.


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