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Universités ouvertes à tous et à toutes !

Collectif des étudiant-e-s étranger-e-s de Lyon 2. La lutte continue !

Nous publions ici le communiqué du « Collectif des étudiant-e-s étranger-e-s sans papiers et solidaires » sur les suites de la mobilisation pour l'inscription des étudiants etrangers à l'université de Lyon 2. Soutenons-les !

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Face au mépris et aux menaces de la Présidence, nous n’avons pas d’autre choix que de poursuivre le combat !

Le Jeudi 11 février, une quinzaine de membres du Collectif des étudiant.es étranger.es de Lyon, sans papiers et solidaires s’était invitée dans les bâtiments de la Présidence de Lyon 2, demandant à être reçue par le Président Jean Luc Mayaud, pour demander l’inscription immédiate d’une quinzaine de nos camarades demandeurs d’asile et sans papiers. Depuis le tout premier jour du second semestre, le Collectif bataille en effet pour ces inscriptions. La seule réponse de la Présidence aura été d’envoyer les forces de l’ordre sur le campus après deux heures de discussions dans le couloir. Alors que les CRS encerclaient l’Université et commençaient à pénétrer les bâtiments, les membres du collectif présent.es avaient été contraint.es de quitter les lieux !

La Présidence assumait ainsi - en toute connaissance de cause -de faire courir les risques d’interpellation, de placement en Centre de Rétention, d’expulsion à nos camarades sans papiers présent.es ! En protestation, une manifestation réunissait l’après-midi plus de 350 personnes pour exiger en solidarité l’inscription immédiate de tou.tes nos camarades sans papiers, et décidait d’occuper le Grand Amphi où le Préfet devait tenir une conférence sur l’état d’urgence. Une fois de plus, la Présidence répondait par l’envoi en nombre des forces de l’ordre sur le campus, et ordonnait elle-même l’annulation des cours et l’évacuation des salles.

Dans la nuit du jeudi 11 février, le local de Solidaires Étudiant-es (où se réunit le Collectif des étudiant-es étrangers, sans papiers et solidaires) a été visité et la serrure changée (!). Le lundi 15 Février, le Vice Président Landon et le responsable de la sécurité se présentaient au local, accompagnés d’une clerc de justice pour nous intimider. Ce mercredi 17 février, une délégation de 3 personnes du Collectif devait être reçue par le Président de l’Université Lyon 2 (après communication et validation préalable par la Présidence des membres de notre délégation). Au même moment, sur décision de l’Assemblée Générale, un rassemblement était appelé pour soutenir la délégation et exiger l’inscription immédiate de tou.tes nos camarades sans papiers.

Mais ce mercredi 17 février, le Président, dans un nouvel élan de courage et à la hauteur de ses responsabilités, a préféré quitter le campus le matin-même sous escorte policière, et laisser les Vice-Président Landon, Péguy et Baumstark recevoir la délégation. Nos 3 camarades seront contraints de couper leur téléphone portable et les Vice Président commenceront l’entrevue en réaffirmant leur volonté de faire taire le mouvement (confirmation de plaintes déposées, répression ciblée).

Face à la revendication de l’inscription immédiate pour tou.tes, la Présidence propose de sélectionner pendant ces vacances nos camarades sur dossier, puis entretien pour… éventuellement leur autoriser d’assister aux Cours Magistraux à la rentrée des vacances hivernales (mais sans statut étudiant), puis obtenir une autorisation d’inscription pour... la rentrée 2016/2017.

Selon ces critères, la plupart, si ce n’est l’intégralité des dossiers de nos camarades sans papiers ne seraient en fait pas retenus, quand certains demandeurs d’asile ne pourraient réellement intégrer un cursus universitaire qu’à partir de septembre. En résumé, ils ne nous proposent strictement rien !

Nous refusons catégoriquement tous ces critères. Nous voulons l’inscription immédiate de tou.tes nos camarades et sans sélection ! Les camarades assistent en effet déjà pour la plupart aux Cours Magistraux, et intégrer un cursus universitaire pour la rentrée prochaine si la candidature est retenue par les composantes est tout bonnement la stricte procédure ordinaire.

La Présidence tient par ailleurs un double discours sur les critères de cette sélection. D’un côté, ce serait aux doyen.nes de facultés de procéder à la sélection pédagogique, mais de l’autre, la Présidence retient une distinction entre nos demandes, selon la situation géopolitique du pays de provenance de nos camarades.

Ce que feint ainsi de ne pas comprendre la Présidence, c’est que si nous revendiquons l’inscription immédiate de tou.tes nos camarades demandeur.ses d’asile ET sans papiers, c’est bien en considération de l’urgence de la situation qui leur est réservée ici, en France. Cela, sans même avoir besoin de développer ici davantage que c’est souvent directement la responsabilité de la politique française en Afrique qui nous contraint à quitter nos pays pour venir ici.

Ainsi, la Présidence se cache derrière les doyen.nes de facultés pour leur laisser assumer le refus d’inscription de nos camarades sans papiers, alors qu’en réalité, c’est pour répondre aux souhaits de la Préfecture de ne plus accepter aucune demande d’inscription pour les sans papiers. Nous dénonçons ce double langage de la Présidence et invitons largement les enseignant.es à exprimer publiquement leur solidarité, et demander auprès des doyen.nes des facultés concernées, l’inscription de nos camarades.

Comme l’a répété le Vice-Président lui-même, « la Préfecture sait très bien ce qui se passe ici ». Ainsi, pour ne pas déplaire, la Présidence de l’Université applique les exigences de la Préfecture.

Nous n’accepterons aucune distinction, discrimination et opposition, entre les situations imposées administrativement à nos camarades.Mais ce n’est pas tout, en échange de l’acceptation de cette proposition parfaitement insatisfaisante à notre revendication pourtant simple d’inscription immédiate pour tous et toutes, la Présidence voudrait que cesse sans délai toute forme de mobilisation !

La Présidence a en effet formellement proposé la « conclusion d’un accord » en vertu duquel nous devrions nous engager à arrêter immédiatement et sans condition notre mouvement (cesser les manifestations, envahissements d’amphithéâtres, etc). En somme, la Présidence propose de nous écraser, de nous renvoyer à l’extrême précarité, à l’isolement et au danger que notre situation de sans papiers - ou en devenir – nous réserve !

Nous ne pouvons nous retrouver que dans l’impossibilité d’accéder à cette "proposition". La Présidence nous a en effet bien su reconnaître notre force en souhaitant à tout prix voir notre mobilisation suspendue. Nous sommes acculé.es à amplifier le mouvement jusqu’à les faire plier ! Ils voudraient nous diviser pour mieux régner, demandeurs d’asile, avec ou sans papiers, nous répondrons par davantage d’unité, de détermination et de solidarité !

Les 3 camarades participant à la délégation, et l’ensemble du collectif dénoncent par ailleurs les procédés de la Présidence qui se permet de communiquer à l’ensemble des étudiant.es et personnels de l’Université en notre nom, en prétendant qu’un accord aurait été conclu suite à une soi-disant discussion, alors-même que le communiqué envoyé par la Présidence était déjà rédigé avant la tenue des discussions. Nous demandons en conséquence le respect de notre droit de réponse et l’envoi de notre communiqué à tou.tes les étudiant.es et personnel.les de l’Université.

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE LUTTE LUNDI 29 FÉVRIER à 12H, SUR LES QUAIS !

Nous avons fait l’erreur de croire qu’ils voulaient discuter, ils ne voulaient que nous écraser
 :

  •  Inscription immédiate pour tous et toutes !
  •  Régularisation de tous et toutes !
  •  Retrait immédiat de toutes les plaintes !
    Une attaque contre un.e seul.e d’entre-nous est une attaque contre tou.tes !

    Jeudi 18 février 2016


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