×

TPE – PME : rencontre emploi à Matignon

Le CDI dans le viseur du gouvernement

Yano Lesage Ces lundi 1er et mardi 2 juin, Manuel Valls, aux côtés des ministres du travail, François Rebsamen et de l'économie, Emmanuel Macron reçoivent les organisations syndicales et patronales représentatives des Petites et Moyennes Entreprises. L'objectif : trouver une voie de salut qui puisse à la fois satisfaire les exigences des petits patrons, souhaitant en finir avec le Contrat à Durée Indéterminé (CDI), sans pour autant se mettre à dos les organisations syndicales. Exercice d'équilibriste pour le gouvernement, qui sans toucher au CDI, prépare des mesures de renforcement de la flexibilité : facilité du licenciement par la baisse des indemnités et possibilité de multiplier le recours au Contrat à Durée Déterminée (CDD).

1er juin 2015

Facebook Twitter

Loi Macron, acte II : à l’attaque du contrat de travail dans les PME

Deuxième volet de la loi Macron, la rencontre sur le thème de « la facilitation de l’emploi dans les PME » devrait donner lieu à des conclusions le 9 juin, puis à des amendements qui viendront compléter la loi. Après avoir fait sauter les verrous du droit du travailpour généraliser les accords locaux dans les grandes entreprises, le gouvernement compte bien donner des gages aux petits patrons. Encore faut-il veiller à ne pas froisser les organisations syndicales et notamment la CFDT. Pour cela, le gouvernement s’est prononcé officiellement contre le programme du patronat : « Je m’engage à ne pas toucher au contrat de travail », a déclaré Manuel Valls.

Une parodie d’hostilité au projet des organisations patronales qui souhaitent la mise en place d’un « CDI sécurisé » – suppression du recours aux prud’hommes pour les salariés en cas de licenciement – au regard des propositions gouvernementales. Certes, le gouvernement affirme ne pas toucher au CDI dans sa forme actuelle, mais il propose des pistes alternatives à même de remplir les mêmes objectifs : baisse des indemnités prud’homales en cas de licenciement, possibilité de renouveler jusqu’à trois fois un CDD contre une seule aujourd’hui. Jeu de dupe qui consiste à reléguer le CDI du statut de contrat typique à celui d’atypique, et à normaliser davantage le recours aux contrats précaires. Pas si loin du « CDI sécurisé » finalement !

Le chantage à l’emploi, encore, toujours…

Flexibiliser pour embaucher, alléger le coût du travail pour inverser la courbe du chômage : voilà plusieurs mois que le gouvernement se sert de la même recette, malgré une courbe du chômage toujours en ascension. Avec, fin mars, 3,51 millions de personnes sans aucune activité, et au total 5,29 millions à la recherche d’un travail en France, il y a fort à parier que la reprise ne se fasse toujours pas sentir pour les travailleurs et travailleuses. On attend toujours le million d’emplois promis par le Medef comme contrepartie des allégements de charges permis par le Crédit Impôt Compétitivité, qui présage des effets de la loi Macron sur le marché du travail. A ce jeu-là, les organisations syndicales participent largement.

Laurent Berger (CDFT) comme Philippe Martinez (CGT), à la sortie de leur rendez-vous avec les ministres, se sont dits soulagés des gages apportés par le gouvernement. Malgré la fin de la méthode du « dialogue social » chère à Hollande, qui consistait en des négociations entre partenaires sociaux, les organisations syndicales continuent à jouer, en dernière instance, un rôle de contention sociale en apportant encore et toujours du crédit aux paroles du gouvernement.

31/05/2015.


Facebook Twitter