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Les perturbateurs endocriniens devenus des produits de première nécessité

Du poison dans nos tampons ?

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60 millions de consommateurs publie, mardi 23 février, un tableau comparatif de la composition de 11 produits (tampons, serviettes hygiéniques et protège-slips). Le magazine dénonce la présence de résidus toxiques dans les tampons et autres protections féminines. Or, les fabricants n’ont pas l’obligation d’afficher la composition des protections hygiéniques féminines et s’en donnent à cœur joie : dioxines, glyphosate, dérivés de chlore… Tous reconnus comme produits toxiques et dont les centres antipoisons regorgent de leurs antidotes.

Norah Zamryn

2400, c’est le nombre de jours durant lequel s’intoxiquera une femme au cours de sa vie avec des protections hygiéniques


Normalement, un tampon est composé d’un mélange de coton (cultivé à grand renfort de pesticides toxiques) et de viscose, une matière artificielle très absorbante, obtenue à partir de la pâte de cellulose des arbres. Comment peut-il donc y avoir des molécules dangereuses dans des produits faits de cotons et de cellulose ? En réalité, les composés chimiques retrouvés dans les tampons sont issus de processus industriels, que l’organisation mondiale de la santé (OMS) définit comme « des polluants organiques persistants dans l’environnement ».

Par exemple, les dioxines - qui sont des molécules très toxiques - engendrent des perturbations endocriniennes et peuvent provoquer de nombreux problèmes lors de la procréation, du développement du fœtus, léser le système immunitaire, interférer avec le système hormonal et causer des cancers.

La substance active de l’herbicide tant critiqué de Monsanto, le « Roundup », est aussi retrouvée dans une référence de protège-slips Organyc dite « bio ». Et encore bien d’autres composés chimiques...
Or, le passage systémique de chaque substance à partir du vagin (c’est-à-dire le passage des molécules au travers de la muqueuse vaginale jusqu’au sang puis aux autres organes) fait que les toxiques s’accumulent dans l’organisme au fil des années et augmentent les dangers pour la santé.


Pas d’obligation de mentionner les composants

Les fabricants n’ont pas l’obligation de mentionner tous les composants chimiques qui se trouvent dans leurs produits, mais uniquement le taux d’absorption. Par exemple, ils soutiennent que la dioxine ne se retrouve pas en quantités « décelables » dans leurs produits. Mais cela dépend surtout de la façon de mesurer. Et puisque la dioxine peut s’accumuler dans le corps au fil des ans, même la plus infime quantité peut être nocive. Un étiquetage précis de la composition des produits, ainsi que des contrôles rigoureux devraient être obligatoires.

Parce qu’il ne suffit pas de payer – et cher – des produits de première nécessité comme les protections hygiéniques (voir le scandale de la taxe tampon), parce que les solutions alternatives ne sont ni exposées ni présentées, il nous faut également nous mettre en danger dans un monde où les industries capitalistes s’enrichissent allègrement sur notre dos et notre santé en utilisant des produits de mauvaise qualité et à bas coût. Ces derniers n’hésitent pas à omettre volontairement certaines informations et à mentir effrontément sur le danger de leurs produits. En revanche, si nous avions la possibilité de récupérer l’ensemble de la production, dans une perspective plus responsable et profitable pour toutes et tous, notre santé ne serait plus considérée comme un pis-aller à l’aune de leur profit.


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