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Mantes-la-Jolie. Une enquête pour « torture » ouverte suite à l’interpellation humiliante de lycéens en décembre 2018

Un an et demi après l'interpellation filmée de 151 lycéens à Mantes-la-Jolie, une information judiciaire est en cours avec pour chefs d’accusations « torture par personne dépositaire de l’autorité publique ». Retour sur un épisode de contestation sociale lycéenne gérée « à la matraque ».

Hagop Zimmer

5 mai 2020

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« Voilà une classe qui se tient sage ! »

C’est en ces termes qu’un des policiers s’adresse aux 151 lycéens et lycéennes qui, les mains sur la tête pour certains, les mains attachées par serflex pour d’autres, se sont retrouvés, ce jour-là, à genoux dans la boue tête baissée ou face contre mur. Entourés par de nombreux policiers sur-armés et qui n’ont pas hésité à filmer la scène, fiers d’eux-mêmes et de leur autorité.

Cette position dégradante, ces 151 jeunes ont dû la tenir plusieurs heures durant, sous les sarcasmes et insultes proférées à leur encontre par des policiers bien décidés à les humilier.

En juillet 2019, une enquête ouverte après les plaintes portées par plusieurs jeunes appuyées par l’Union Syndicale des Lycéens auprès de l’IGPN, donnera lieu à un classement sans suite de l’affaire par la procureure de Nanterre.. Ces méthodes avaient ainsi été mises sous silence sans surprise à la fois par l’institution policière et l’IGPN mais aussi par la justice.

A l’époque, c’était pour casser dans l’œuf la révolte d’une partie de la jeunesse contre la réforme de Blanquer et pour un avenir meilleur, que ces policiers avaient agi de la sorte. En plein mouvement des gilets jaunes, la plus grande crainte du gouvernement était que les secteurs les plus précaires de la jeunesse, notamment dans les quartiers populaires, rejoignent le mouvement. Comme réponse à la colère, Macron avait choisi la matraque, comme aujourd’hui comme réponse à la crise sanitaire et à l’augmentation de la précarité dans les quartiers populaires.

L’ouverture d’une nouvelle information judiciaire

Début décembre 2019, l’affaire est réouverte suite à la plainte de l’un des jeunes déposée contre X pour « torture par personne dépositaire de l’autorité publique ». Son avocat Arié Alimi a indiqué à l’AFP que la désignation d’un juge d’instruction a été requise en mars de cette année par le parquet de Nanterre pour cette plainte. Une enquête va donc être ouverte pour : « torture par personne dépositaire de l’autorité publique ». Une procédure également appuyée par le collectif de familles qui avaient porté plainte à l’époque.

Mais alors que la répression continue de faire rage dans les quartiers populaires et va en s’accentuant avec le confinement autoritaire mis en place par Macron à defaut d’une strategie sanitaire à la hauteur de la pandémie, il est clair que c’est par l’auto- organisation dans les quartiers et la lutte contre le gouvernement et sa police qu’il sera possible d’obtenir justice et verité pour les victimes des violences policières. Face à cette même police qui a réprimé les Gilets jaunes, les grévistes contre la réforme des retraites, et qui continue de réprimer les jeunes dans les quartiers populaires, il est necessaire d’apporter une réponse de l’ensemble de notre camp social pour mettre fin aux violences policières dans nos quartiers, et refuser le plan du gouvernement qui veut faire payer la crise aux classes populaires à coups de matraque, de LBD, et d’attaques antisociales contre les droits des travailleurs.


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