Ce sont elles et eux qui pourraient bien changer la donne. S’il y a bien une différence entre la mobilisation du 9 et celle d’aujourd’hui, c’est, d’une part, l’entrée en mouvement des lycéens, à un niveau supérieur par rapport à la semaine dernière. L’autre information centrale de la journée, c’est la participation des établissements de banlieue parisienne, lors du rassemblement à Nation puis lors du départ en manif à République, contribuant à donner à la mobilisation un caractère encore plus populaire.

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Correspondantes

Seine-Saint-Denis, Yvelines, Hauts-de-Seine, Val-de-Marne : les lycéens de banlieue parisienne sont présents en force dans le cortège du secondaire de Paris qui défile en ce moment même, en direction de la Place d’Italie, derrière les facs mobilisés.

Aux côtés des lycées parisiens, Henri IV, Sophie Germain, Buffon, Hélène Boucher, Victor Hugo et d’autres, plusieurs cortèges de banlieue étaient présents dès ce matin, à Nation, scandant leur rejet de « cette Khomri de loi Travail ».

Pour éviter les blocus et empêcher les lycéens de se retrouver dès le matin, aux grilles des établissements, plusieurs proviseurs ont choisi de fermer administrativement les lycées en accord avec le Rectorat et la préfecture. C’est ce qui est arrivé à Albert Schweitzer (Raincy), Alfred Nobel (Clichy-sous-Bois) ou encore Gustave Eiffel (Gagny). A Gagny, toujours, la présence intimidante des flics de la BAC du 93 devant le lycée Bouloche « nous a empêché de bloqué, mais ça ne nous a pas empêché de nous mobiliser », témoigne dans le cortège Yasmina, en classe de Première dans cet établissement.

Signe que le mouvement commence à prendre, plusieurs lycées étaient mobilisés pour la première fois aujourd’hui. « On n’était pas là la semaine dernière, soulignent Hamid et Myriam, élèves du Lycée Jean Zay, à Aulnay-sous-Bois, mais dès demain on va continuer à se mobiliser pour être encore plus nombreux le 24 et le 31 ». Jean Zay, très tôt ce matin, était bloqué par des lycéens grévistes et personne n’a pu rentrer.