C’est un Cameron victorieux qui a annoncé ce vendredi être prêt à former son nouveau gouvernement. Ce résultat inespéré a entraîné la démission des leaders de plusieurs partis : Ed Miliband pour les travaillistes du Labour Party, Nick Clegg des démocrates-libéraux et Nigel Farage de l’eurosceptique UKIP.

Les grands perdants sont les travaillistes et le Parti libéral-démocrate. Les grandes figures de ces deux formations ont perdu des sièges dans des circonscriptions jugées pourtant « sûres ».

Pour le Labour, Ed Balls, du district de Leeds dans le nord du pays et porte-parole travailliste à l’Economie, aspirait, en tant que Chancelier de l’ombre au titre de Chancelier de l’Echiquier [1]. Mais il a été battu d’une courte marge par les conservateurs. Son camarade écossais Douglas Alexander, directeur de la campagne travailliste, Ministre du Travail et des Retraites au cabinet fantôme, a perdu son siège face à la jeune nationaliste du SNP Mhairi Black.

De leur côté, les libéraux-démocrates, Danny Alexander, secrétaire en chef au Trésor, et Vincent Cable, secrétaire aux Affaires, ont perdu leur siège. Bien que Nick Clegg conserve son siège du district du nord de Sheffield, il a quand même finit par démissionner de la direction du parti.

Mais la surprise du jour, la plus grande dans des élections depuis 1945 selon les médias, est l’extraordinaire victoire de Nicola Sturgeon, leader du SNP écossais. Seulement quelques mois après le référendum sur l’indépendance de l’Ecosse, la région se fait plus uniforme, avec 56 sièges aux nationalistes sur les 59 possibles. Le Monde parle de « Sécession électorale ». Selon ses termes, Sturgeon elle-même « n’avait jamais rêvé obtenir 56 sièges ».

Pour le Parti national écossais, c’est une victoire totale. Il gagne 50 sièges supplémentaires, le Labour en perd 39 et les libéraux-démocrates 10. Il ne reste finalement en Ecosse qu’un siège chacun pour le Labour, les conservateurs et les libéraux-démocrates.

Depuis sa circonscription d’Oxforshire, Cameron a déclaré qu’il ne décevrait personne et travaillerait à « l’unité » du pays. Il pourra se permettre de gouverner sans passer de coalition, contrairement à son premier mandat où il s’était allié avec les libéraux-démocrates.

Il a aussi réaffirmé que, selon sa promesse électorale, il organiserait en 2017 un référendum sur l’appartenance à l’UE, dans laquelle il ferait campagne pour y rester. Les pressions europhobes dans ses propres rangs et la montée de l’indépendantisme écossais remettent en question l’union du pays.

Un résultat déconcertant qui a balayé l’opposition, qui pose des questions clés sur la gouvernance du pays, et dont on ne connaît pas encore les conséquences.

Après 5 ans de coupes budgétaires dans la Santé et de casse des acquis sociaux, la victoire des conservateurs renforce Cameron pour poursuivre ses attaques contre le mouvement ouvrier et les secteurs populaires, comme il l’a déjà annoncé en prévoyant des coupes de 12 milliards de livres (16,4 milliards d’euros) dans les programmes sociaux, approfondissant toujours plus les divisions sociales.

8/5/2015.