Le car, qui transportait 48 passagers, essentiellement des personnes du 3eme âge, a percuté un poids lourd et les deux véhicules ont immédiatement pris feu. Si les professionnels du transport s’interrogent sur ce qui a pu provoquer un embrasement si rapide, le choc du car contre les réservoirs de carburant et d’huile hydraulique du camion, un grumier, semble en être la cause.

Surfant sur l’émotion suscitée par cet accident tragique, de nombreuses personnalités politiques ce sont exprimées et des élus sont allés sur place pour marquer leur soutien. Pour le député d’Europe Écologie les Verts Noël Mamère, « il manque une personne sur le terrain : c’est Monsieur Macron, qui a décidé de libéraliser le transport par autocar ». Pierre Laurent, du PCF, estime, sur Twitter, qu’il y a des « moyens de réduire le transport routier » mais que « l’on fait le contraire ».

Un accident qui découle des politiques libérales du gouvernement PS

Outre son non-sens écologique, la libéralisation du transport par voie d’autocar introduit de fait la logique court-termiste de profit, intensifiant de fait le trafic sur les routes et réduisant au minimum le coût relatif à tout ce qui n’est pas rentable, ce dont la sécurité fait partie. Plus qu’une responsabilité directe d’Emmanuel Macron, l’accident mortel de Puisseguin symbolise la dangerosité réelle des politiques libérales appliquées, ici, pour le transport. Ce sont ces mêmes logiques qui amènent les transporteurs routiers à exiger de leurs chauffeurs d’enchainer de nombreuses heures de route d’affilée pour contenter les exigences horaires de leurs clients, même s’il faut pour cela contourner les réglementations en vigueur. Ces dernières rendent obligatoire une pause ininterrompue d’au moins 45 minutes toutes les 4h30 de trajet et une durée de conduite journalière limitée à 9 heures et qui peut être portée à 10 heures deux fois par semaine. Mais nulle part la législation n’est réellement respectée. Et ce n’est pas le volet « transport » de la Loi Macron qui va améliorer les choses.

Aujourd’hui, médias et politiques axent l’intégralité du discours sur l’émotion, absolument légitime, qui entoure l’accident le plus mortel de France depuis plus de 30 ans. Mais il serait juste, également, de se demander si la voie choisie consciemment par le gouvernement, réforme Macron en tête, n’est pas porteuse d’une augmentation drastique des risques. D’autant plus que la logique de libéralisation des transports par voie d’autocar s’accompagne, en parallèle, d’une réduction des coûts d’entretien des axes routiers, à fortiori lorsqu’il s’agit d’axes secondaires comme les nationales et départementales ... privilégiées dès que possible par les transporteurs et compagnies d’autocar pour économiser les frais d’autoroutes payantes !

Pas directement coupable, le gouvernement. Mais en tout cas co-responsable, avec un complice du nom de Macron.