La jeune femme, scandalisée par la demande du centre, s’est d’abord exprimée sur Facebook : « Ma fille ne doit pas avoir à choisir entre une coquetterie - toute relative - et normale et la tranquillité de faire du toboggan sans avoir à subir les comportements déplacés de mômes à qui on apprend pas le respect de l’autre. ». Son commentaire, vite repris par les réseaux sociaux, a été partagé près de 5000 fois, faisant déferler une vague de haine sur le centre, et laissant la jeune femme un peu dépassée par la situation. La directrice a réagi à la colère des parents, puis aux questions des journalistes, en avouant, sous la pression, « la maladresse » du mot.

S’il est vrai que l’attitude des enfants, parfois cruelle à cet âge-là, intégrant déjà dès le plus jeune âge, par leur éducation ou dans les médias, des comportements sexistes tolérés voire encouragés, la décision de la directrice reflète un comportement plus répandu dans notre société. Une femme portant une jupe devient souvent la cible de remarques sexistes, de harcèlement, ou pire d’agressions. « Elle l’avait bien cherché » souligne le possible caractère provocateur, pour certains, d’une simple robe ou d’un décolleté. La crainte d’un choix vestimentaire qui pourrait provoquer des comportements sexistes pèse ainsi sur les femmes de manière quotidienne. Ce mot ne fait que nous rappeler qu’un short ne suffira pas à établir un respect égalitaire. Demander à des fillettes de s’adapter pour éviter des « comportements déplacés », qu’elles ne sont certainement pas encore en mesure de comprendre, nous éclaire bien sur les choix éducatifs qui sont faits et qui se répercutent à tous les échelons de la société dans notre quotidien d’adultes.