Marina Garrisi

Clément Méric, militant d’extrême gauche et membre du groupe Action Antifasciste Paris Banlieue, a été tué en juin 2013 à la suite d’une altercation avec des militants d’extrême droite de la Troisième Voie et des Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires (JNR), un groupes néonazi dissout peu de temps après son meurtre. À l’époque, l’émotion est énorme, même Valls alors Ministre de l’Intérieur va jusqu’à parler « d’assassinat » sous la pression de la réaction des milieux d’extrême gauche et de l’émotion collective.

Ce lundi, on apprend que la juge d’instruction a ordonné le renvoi devant la cour d’assises les 4 militants présents lors de l’altercation. Parmi eux, deux sont principalement mis en cause, Esteban Morillo et Samuel Dufour, pour violences volontaires ayant entrainé la mort, en réunion et avec usage ou menace d’une arme (un poing américain) mais la volonté de tuer n’a pas été retenue. « Nous sommes satisfaits du fait que les circonstances aggravantes de la réunion et de l’arme soient retenues. Cela nous paraît fidèle et conforme à ce qui s’est passé », a réagi l’avocate de la famille Méric, Cosima Ouhioun. L’avocat des coupables a quant à lui déclaré « Nous allons faire appel devant la chambre de l’instruction », soulignant que son client « a toujours nié avoir utilisé un poing américain ». La cour d’appel devra se prononcer avant un procès.

En effet, depuis l’été 2013, Samuel Dufour a toujours réfuté avoir frappé Clément Méric. Contrairement à Esteban Morillo, qui a toujours reconnu avoir porté deux coups au visage de Clément. L’extrême droite et la fachosphère n’ont depuis cessé de jeter de l’huile sur le feu, en multipliant les provocations réactionnaires. Faux compte Tweeter, page facebook d’hommage à Clément piratée, création d’une page Facebook en soutien du skinhead mis en cause dans sa mort, autant de tentatives de faire passer la victime, Clément Méric, pour un « provocateur » coupable.

Des hommages sont organisés chaque année à la mémoire de Clément Méric, qui rappelle la violence d’une extrême droite décomplexée, souvent couverte par la justice. Face à la montée en puissance des idées réactionnaires et des groupes d’extrême droite, c’est bien avant tout sur nos propres forces qu’il va falloir compter.