Suites aux propos de Donald Trump sur John Lewis (http://www.courrierinternational.com/article/etats-unis-colere-noire-contre-trump-apres-ses-propos-sur-john-lewis), une figure reconnue de la lutte des droits des noirs américains, un ensemble d’élus démocrates ont décidé de ne pas se rendre à l’investiture de Trump. Depuis plusieurs semaines, des marches étaient appelées et prévues aux quatre coins des Etats-Unis pour manifester contre Trump et sa nouvelle équipe fraichement constituée. Des manifestations qui ont rassemblé des centaines de milliers de personnes – aux Etats-Unis mais aussi au Mexique ou en Europe - pour dénoncer les attaques racistes, xénophobes, sexistes, homophobes annoncées par Trump une fois qu’il aura franchit la porte de la Maison Blanche.

Un boycott auquel n’a pas participé Bernie Sanders, lui qui pourtant se défend d’être le candidat incarnant l’expression de la « radicalité » de ces dernières années aux Etats-Unis. Une radicalité qui s’est exprimée dans la rue par la mobilisation de centaines de milliers de personnes contre le racisme et les violences policières envers la communauté noire états-unienne – avec le mouvement Black Lives Matter -, contre le sexisme, "l’establishment" ainsi que contre le chômage, la précarité et le système capitaliste.

Alors même que la victoire de Trump aux présidentielles a fait l’effet d’un raz-de-marée et qu’une partie de la population s’indigne, se révolte, s’inquiète de l’arrivée de ce milliardaire aux idées d’extrême droite au pouvoir, Bernie Sanders a choisit de se rendre à l’investiture de Trump plutôt que de rejoindre les manifestants. Quelques semaines auparavant, il choisissait de supporter Hillary Clinton. Vendredi dernier, il a préféré se placer aux côtés des représentants de « l’establishment » américain et se prendre en photo avec John McCain !

Émergent aux Etats-Unis avec Bernie Sanders, en Angleterre avec Jeremy Corbyn, ou encore en France avec Benoît Hamon ou Jean-Luc Mélenchon, des personnalités qui de plus en plus se revendiquent d’une certaine "gauche socialiste". Ils ont des points communs et notamment celui de tenter d’apparaître comme des « outsiders » alors même qu’ils sont des purs produits du système. Sanders, Hamon ou Mélenchon ont tous un passé (voire pour certains un présent) avec les partis démocrates -, même s’ils cherchent à nous le faire oublier. Parfois, comme vendredi dernier aux Etats-Unis, on ne peut que s’en souvenir !

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