Mercredi 5 juin, cinq jeunes soudanais ont été enfermés au CRA (Centre de Rétention Administrative), puis expulsés vers l’Italie. Le même jour, un autre demandeur d’asile a été arrêté à la Préfecture et conduit au CRA.

Jeudi 8 juin, ceux qui étaient encore en liberté ont été arrêtés et conduits dans un hôtel près de l’aéroport, en vue d’une expulsion vers l’Italie.

Ces jeunes ont fui la guerre, ont survécu à la traversée de la méditerranée et débarqué en Italie. Ils ont poursuivi leur périple jusqu’en France où ils ont été pris en charge par des associations et dirigés vers le CAO de Mérignac. Pendant 6 mois, ils ont bénéficié de cours de français dans le but de pouvoir travailler et commencer une nouvelle vie en France.

Comme ils accomplissaient toutes les démarches imposées par l’administration, ils se sont présentés volontairement à leur rendez-vous aux guichets de la Préfecture, où ils ont été interpelés, puis arrêtés.

Les accords de « Dublin » prévoient « qu’il incombe au pays de l’espace Schengen par lequel les migrants rentrent dans l’Union Européenne de traiter leur demande d’asile ». Peu importe s’ils ont déjà commencé leur insertion dans un pays, s’ils ont tissé des liens humains ou professionnels, s’ils ont songé un court instant à une vie paisible…

De nombreuses organisations bordelaises multiplient les efforts et les actions pour exiger leur libération, l’arrêt immédiat des expulsions vers l’Italie et le traitement de leur demande d’asile en France. Diverses mesures ont été prises : lettre au préfet de la Gironde, lettre au président de la République, rassemblements devant le CRA et devant la Préfecture, conférences de presse.

10000 migrants sont morts en Méditerranée en 2014, 3500 en 2015, 5000 rien qu’en 2016, plus d’un millier de migrants déjà en 2017. Pour arrêter cette catastrophe humanitaire, seule la large mobilisation de tous les secteurs associatifs, syndicaux, des partis d’extrême gauche et des organisations d’étudiants est nécessaire. La libre circulation et installation des personnes, l’accès au travail et à la possibilité de pouvoir construire un avenir digne de ce nom sont des droits fondamentaux qui ne devraient être reniés à aucun être humain.