Au Brésil, on est en plein tournant austéritaire : presque 10 milliards de reais [3,4 milliards d’euros] de coupes budgétaires pour l’éducation sur cette seule année. Le gouvernement et les différents représentants des partis du régime, n’arrêtent pas de prôner la nécessite de faire des économies, car le pays bascule dans la récession. Dans ce contexte, le gouvernement ne veut évidemment rien céder face aux enseignants grévistes, ce qui explique en partie le durcissement et la longueur des grèves en cours.

Comme souvent, néanmoins, pour les politiciens il ne semble pas y avoir de crise ni de récession. Récemment, le congrès national a voté une augmentation de salaire pour la présidente Dilma Roussef – de 26,7 mille à 30,9 mille reais (plus de dix mille euros quand même) – ainsi que pour le ministre de la justice, dont le salaire passera de 29,4 mille à 33,7 mille reais. Tout cela dans un contexte où les affaires de corruption ont coûté, officiellement, plus de 230 millions de reais aux coffres publics l´année dernière !

On comprend tout de suite l’écho retrouvé par la campagne « pour que tout élu touche le même salaire qu’un enseignant ! » qui a reçu presque 140 mille mentions "j’aime" sur facebook et dont la participation à travers l’envoi de "selfies" n’arrête pas d’augmenter. Une petite partie de ceux-ci est visible ici.

03/06/2015