Depuis la victoire de la MUD (Table de l’unité démocratique, droite) aux élections législatives de décembre 2015 , la nouvelle majorité législative multiplie les mauvais coups contre les classes populaires vénézuéliennes . Toujours animé d’un esprit de revanche, les dirigeants de la MUD collectent désormais des signatures pour la convocation d’un référendum proposant la révocation de Nicolás Maduro, avant son terme constitutionnel en 2019. La droite vénézuélienne revient à la stratégie insurrectionnelle qui était la sienne entre 2002 et 2005, lorsqu’elle a réalisé contre Hugo Chávez un coup d’État militaire, une paralysie de l’économie d’origine patronale et déjà en août 2004, un référendum révocatoire.

Les offensives de la MUD ne se limitent pas à la sphère institutionnelle. La nouvelle majorité législative tente de privatiser le million de logements construits par le gouvernement depuis cinq ans, ou en suspendant la loi du travail, apportant quelques bénéfices aux travailleurs vénézuéliens.

Si la droite est revenue au pouvoir, c’est au prix d’une crise économique et sociale sans précédent. La chute du cours du pétrole dans un pays dont l’essentiel des ressources provient de la rente pétrolière, et l’effondrement de la monnaie vénézuélienne provoque de graves pénuries alimentaires dans le pays. La sécheresse des derniers mois a également fait baisser le niveau du barrage hydraulique du Guri et provoque des pannes d’électricité dans l’ensemble du pays.

Le gouvernement de Nicolás Maduro a augmenté le salaire minimum de 30 %, le 1er mai, troisième augmentation depuis le début de l’année. Toutefois, dans un pays où l’inflation annuelle dépasse les 165 %, ces hausses ne permettent pas de maintenir le pouvoir d’achat des Vénézuéliens. Elle ne concerne pas les 40 % de Vénézuéliens qui multiplient les petits boulots dans le secteur informel.

Les Vénézuéliens sont confrontés à une « fin de cycle » des gouvernements progressistes latino-américains, des gouvernements qui ont redistribué une partie des richesses sans s’en prendre aux possédants durant une période d’abondance économique, et se retrouvent face à de graves difficultés avec la crise des cours des matières premières, du pétrole en l’occurrence dans le cas vénézuélien. Les classes populaires vénézuéliennes ne peuvent avoir confiance qu’en elles-mêmes dans ces épreuves. Ce n’est ni le gouvernement de Nicolás Maduro qui vient d’augmenter massivement le prix de l’essence, et encore moins la nouvelle majorité législative qui peuvent représenter une solution.