Facebook a l’habitude de vendre aux entreprises les données de ses utilisateurs, puisque le réseau est gratuit et se finance essentiellement par la publicité. Mais cette fois, c’est une entreprise de communication stratégique, Cambridge Analytica, qui depuis 2015 a profité du réseau social pour collecter les données des utilisateurs, notamment au moyen d’une application sur le site : this is your digital life. Et Cambridge Analytica, proche du candidat républicain et de Steve Bannon, a ensuite utilisé ces données pour la campagne de Trump, sans en informer les utilisateurs concernés – dont on évalue le nombre entre 30 et 50 millions.

Il y a quelques semaines, la diffusion et l’influence des médias russes sur Facebook étaient déjà pointées du doigt aux Etats Unis, dans le cadre d’une enquête sur l’ingérence russe dans l’élection de 2016.

Auditionné le 10 avril, Zuckerberg s’est platement excusé auprès du Sénat, et a affirmé avoir mis fin aux pratiques de Cambridge Analytica, tout en défendant le modèle économique de son site, financé par la vente de données des utilisateurs et le ciblage publicitaire qui en découle. Et tout cela dans la plus grande opacité, puisque le réseau n’informe pas les utilisateurs qui ont accepté les CGU du site. En définitive, c’est toute la logique du site qui fonctionne de manière à capturer un maximum de données personnelles à des fins commerciales ou politiques. Et on voit mal pourquoi le PDG renoncerait sans contrepartie à une telle manne financière, surtout pour des motifs politiques de protection des utilisateurs : Facebook a rapporté 16 milliards de bénéfices pour la seule année 2017...