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9 mars

Acte XVII : les femmes Gilets jaunes en tête de manifestation

En résonance avec la Grève internationale des femmes, ce samedi 9 mars, les femmes, qui sont en première ligne de la lutte des gilets jaunes depuis novembre, ont pris la tête du cortège de l’Acte XVII avec des revendications sociales et contre la précarité, caractéristique du mouvement des Gilets jaunes, mais aussi des mots d’ordre expressément féministes.

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Photo : O Phil des Contraste

A Paris, derrière une banderole « Femmes précaires, femmes en guerre », de l’Arc de Triomphe à Port-Royal, les femmes Gilets jaunes, les assistantes maternelles en gilets roses, des travailleuses de différents secteurs et des étudiantes ont été les protagonistes de cette manifestation dans cet acte XVII, qui a mis au centre la lutte contre la précarité et pour de meilleures conditions de vie.

Au lendemain du 8 mars, différents collectifs féministes tels que le Collectif 8 mars 15h40, le Collectif Féministes Révolutionnaires, Femmes en luttes 93, des militantes syndicales, les assistantes maternelles en gilets roses et d’autres collectifs avaient décidé de converger avec les Gilets jaunes pour montrer le lien existant entre la lutte pour les droits des femmes et les revendications contre la précarité.

Avec des slogans dénonçant les violences policières, sexistes et sociales, la réforme de l’assurance chômage, la précarité, l’alliance perverse du capitalisme et du patriarcat, la tête de cortège dynamique réclamait aussi la démission de Macron et de Marlène Schiappa. Une initiative qui s’inscrit résolument dans le retour, à l’échelle international, d’un féminisme qui revendique le rôle politique des femmes, les modes d’actions de la classe ouvrière, comme la grève, et la nécessité de lutter conjointement contre le patriarcat et le capitalisme.

« Nous voulons le pain, mais aussi les roses »

Ce mot d’ordre est né en 1912, lors d’une grève des travailleuses textiles à Lawrence, aux Etats-Unis qui réclamaient, d’une part, un meilleur salaire, mais aussi le désir de vivre mieux, émancipées et libres. Au cours de cette grève, fortement soutenue par les étudiantes, les suffragettes et les socialistes, une organisation sans précédent a été mise en place pour permettre aux travailleuses de participer pleinement aux activités de la grève, avec des cantines collectives et des garderies.

C’est ce mot d’ordre qu’ont décidé de reprendre en 2003 les ouvrières et les étudiantes d’Argentine pour fonder le collectif féministe socialiste Pan y Rosas, comme réponse offensive à la crise économique ayant plongé des millions de gens dans la misère. L’idée d’un collectif féministe regroupant travailleuses, étudiantes et femmes précaires permettant de penser une politique spécifique contre les conséquences de ce système patriarcal et son alliance criminelle avec le capitalisme est apparue comme une nécessité stratégique pour en finir avec l’exploitation et l’oppression.

Ce 9 mars à Paris, ce sont ces mêmes secteurs qui se sont retrouvés pour défiler en tête de cortège de l’acte XVII, aux côtés des femmes Gilets jaunes. En première ligne de la bataille contre la précarité, défiant la répression et la politique du gouvernement de Macron depuis plus de 3 mois, il était important de manifester avec ces femmes gilets jaunes combatives tant elles incarnent une lutte et une radicalité inédite qui posent les jalons de la reconstruction d’un mouvement des femmes lutte des classes en France.

Le cortège « Du pain et des roses », qui a fait sa première apparition de rue, s’est fait entendre à Toulouse, Paris et Bordeaux. Les cheminotes, les travailleuses d’Onet et les étudiantes, toutes en gilets violets, ont démontré leur volonté d’approfondir cet alliance avec les Gilets jaunes, à l’image du collectif féministe lutte des classes et socialiste Pan y Rosas qui existe dans d’autres pays d’Amérique latine et d’Europe.

Dans le contexte des mobilisations massives pour les droits des femmes dans plusieurs pays et à l’échelle internationale, comme en Algérie, en Argentine ou encore en Espagne, le rôle et la participation des femmes dans la lutte s’exprime en France dans le mouvement convulsif des Gilets jaunes qui secoue le pays depuis plusieurs mois maintenant.


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