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Répression contre les migrants à Calais

Cazeneuve : la « jungle » c’est lui

Damien Bernard Calais. Sa « jungle », ses migrants – mais aussi les appels à la solidarité,à l’image des 800 artistes qui viennent de souligner l’urgence humanitaire pour des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants qui attendent à la porte de la Grande-Bretagne. Ce n’est cependant pas sur ce terrain-là qu’a choisi de se déplacer le ministre de l’Intérieur, accompagné d’une garde très rapprochée. Prenant soin d’éviter le chahut et les sifflets auxquels sont habitués, désormais, Hollande et les membres du gouvernement en déplacement, Bernard Cazeneuve a profité de cette septième visite à Calais pour annoncer « les nouveaux moyens que l’Etat s’engage à mettre en œuvre pour surmonter les difficultés ». Quid de ces « solutions » ?

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460 CRS et gendarmes en plus…

Tout juste descendu de l’avion, Bernard Cazeneuve est accueilli en fanfare. Le programme est minuté. C’est en premier lieu à des policiers que rend hommage le ministre de l’Intérieur. En compagnie de la maire de Calais, Natacha Bouchart, il rend visite à une compagnie de CRS de la ville qu’il salue chaleureusement.

Les marques d’affection et de respect envers les différents corps des forces de répression rythment la visite, et ce jusqu’à son point d’orgue : l’annonce de 460 CRS et gendarmes supplémentaires. « Nous allons renforcer de façon importante la présence des forces de l’ordre à Calais », a déclaré solennellement le Ministre de l’Intérieur, indiquant qu’« aux 225 gendarmes et 440 CRS présents aujourd’hui, s’ajouteront 300 gendarmes et 160 CRS qui seront pleinement opérationnels dès demain ».

Par ailleurs, le ministre a indiqué l’envoi de 20 policiers supplémentaires au commissariat de Calais, ainsi qu’un renfort en force mobile, ce qui revient à un doublement des forces locales de police. Cazeneuve n’a cependant pas contenté jusqu’au bout les souhaits de la maire de Calais, qui a récemment appelé à ce que… l’armée puisse venir « surveiller » la ville.

Alors que le gouvernement agite « fermeté » et « ordre », c’est bien toujours plus de répression et de violence contre les migrants. Dans Calais et ses environs, le ratio est aujourd’hui d’un policier-gendarme-CRS pour cinq migrants.

« Vider » la « jungle » de Calais

Interpellé par « l’appel des 800 » personnalités du monde de la culture qui réclament du gouvernement la mise en place un « plan d’urgence », le ministre de l’Intérieur a maintenu une ligne qu’il dit faite d’« humanité » et de « fermeté ».

Cette « fermeté », il l’exprime par notamment par les 460 forces de répressions supplémentaires annoncées, des forces dont il a usé avec constance cet été à chacune des expulsions successives des migrants de la Chapelle à Paris, mais également à la rentrée face aux réfugiés du lycée Quarré et ceux de Saint Ouen en septembre ou de Montpellier en octobre. Face aux morts en Méditerranée, Hollande et son gouvernement ont démontré que lorsqu’il s’agissait d’y mettre les moyens, tout était possible, notamment pour réprimer et construire l’Europe forteresse, avec l’aide des pays du pourtour méditerranéen.

Derrière ces nouvelles annonces, les visées du gouvernement sont claires. Cazeneuve caractérise Calais comme une « sorte de baromètre de l’état des flux de migrants tentant d’entrer dans l’espace Schengen. ». Ainsi l’objectif n’est pas de régler la question de la « jungle », guidé comme il le serait par une « urgence humanitaire », mais bien de mettre un frein à la « crise migratoire ». Pour cela, il faut « vider » Calais, cela en dispersant et en isolant les migrants pour mieux les expulser les migrants et tous les moyens, y compris avec des jets privés.

L’« humanité » selon Cazeneuve. La grande hypocrisie

Mais le gouvernement sait aussi être humain et prendre des décisions fortes. Cette « humanité », ce serait l’annonce de la mise en place de 300 tentes chauffées supplémentaires, qui accueilleraient « 200 femmes et enfants » s’ajoutant aux 116 places disponibles actuellement, portant à 400 le total des places ouvertes.
Décidément, il s’agit d’une grande hypocrisie qui devient plus que grotesque et insultante, lorsque Cazeneuve explique que quand il est « venu ici pour la première fois, les associations » lui « disaient que les migrants ne pouvaient pas prendre de douche ».

Les migrants ne sont pas traités avec « humanité » mais bien pire que des chiens, notamment, lorsqu’on apprend lundi qu’en raison de sa proximité immédiate avec deux usines chimiques, la « jungle » se trouve exposée à des risques « moyennement » et « faiblement » élevés, se trouvant majoritairement en zone Seveso. Mais pour le gouvernement, la vie des migrants n’a aucune valeur.


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