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La chaos du Bac

Coup de gueule d’un prof examinateur du Bac Blanquer : Le Grand Oral, râle, râle... et il y a de quoi !

Le Grand Oral, réforme phare du ministre de l'éducation Jean Michel Blanquer est dénoncé depuis une semaine par professeurs et élèves comme un chaos phénoménal ; convocations envoyées à la dernière minute, professeurs se retrouvant face à leurs propres élèves... source d'angoisse pour les élèves, d'épuisement pour les professeurs, Etienne nous livre son expérience d'examinateur appelé au pied levé pour faire le jury d'une épreuve qu'il ne peut évaluer.

24 juin 2021

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Nous ne commenterons pas une énième fois la nature même de cette épreuve, qui n’évalue que peu les contenus disciplinaires sur lesquels les candidat.e.s ont pu travailler pendant l’année. Ont pu, ou pas, d’ailleurs, étant donné les disparités de traitement entre les différents établissements, résultant de la gestion calamiteuse de la crise sanitaire, et qui mettent l’expression "rupture d’égalité" sur bien des lèvres.

J’étais donc examinateur dans un lycée parisien, en tant que professeur de langues. Convoqué comme tout le monde et comme il se doit au dernier moment, après des simulacres de réunions laissant entrevoir l’ampleur de l’impréparation et du désastre. Mon binôme, professeur documentaliste, était aussi dubitatif que moi au premier jour des oraux. Et pour cause : "documentaliste" ne correspond à aucune spécialité pouvant être présentée par les élèves...

Or, si l’on en croit les textes officiels, il est indiqué aux élèves que "Pour la voie générale, chacune de vos questions peut concerner soit une seule de vos spécialités, soit les deux en même temps. Par exemple, si vos 2 spécialités sont histoire-géographie et SVT, une de vos questions peut porter sur l’histoire de la médecine".

Voilà qui est bien embêtant : en cas de sujets exclusivement transversaux, notre documentaliste serait-il couteau-suisse omniscient ? Comme l’autre professeur, d’ailleurs ?
Et en cas de sujets non-transversaux, a-t-on réellement le choix entre deux questions, ou le sujet choisi est-il déterminé par la seule discipline maîtrisée par les examinateurs ?
Et on ose parler de choix aux candidats ?

Entre impréparation et conception irréfléchie de l’épreuve, le choix, justement, n’était pas simple. L’absurdité de la situation s’est vite présentée, sous les traits d’un candidat proposant au choix les deux sujets en lien avec de la philosophie et des sciences, sobrement étiquetés "humanités, littérature et philosophie"). Si l’un des deux sujets portait la mention "LLCE" (langues, littératures et cultures étrangères), la langue n’était convoquée, aux dires du candidat, que brièvement et à titre d’exemple.

Quel sujet pouvaient donc choisir notre professeur de langue et notre documentaliste ? Ils sont allés le demander au chef d’établissement, qui leur a rétorqué que c’était la faute de l’élève si ses sujets étaient... hors sujet ! Et qu’il fallait noter cela comme un hors-sujet, ou évaluer partiellement ce qui était évaluable, et ne pas noter, au risque que le jury envoie le candidat aux rattrapages.

Serait-ce donc aux élèves de payer une série de dysfonctionnements menant à de telles aberrations ? Oui, si l’on en croit la hiérarchie. Pour notre part, après une journée truffée de sujets similaires, nous avons décidé que non, et préféré le préavis de grève couvrant la période des examens, afin de laisser les responsables assumer le choix de leur impréparation et de leur inhumanité face aux candidat.e.s.


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