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Soirée internationaliste contre la guerre et l’état d’urgence.

Génération gardée-à-vue. « Nous sommes de la tradition des porteurs de valise, des insoumis et des déserteurs »

Lors de la soirée internationaliste contre la guerre et l’état d’urgence organisée le 5 décembre, est intervenu l’un des 317 gardé-e-s-à-vue à la suite de la rafle massive de militant-e-s qui a eu lieu Place de la République, dimanche 29 novembre, en marge de la manifestation interdite contre la COP21. Une façon de faire le point sur les « mensonges d’Etat » qui accompagnent « l’état d’urgence ». Nous reproduisons ici quelques extraits de l’intervention.

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Dimanche, nous avons eu droit à une leçon de choses de ce dont les socialistes sont capables. Ou plutôt de ce qu’ils ont toujours fait : faire le lit non seulement de la droite la plus dure, mais également préparer les conditions de transformation réactionnaire du cadre institutionnel.
En l’espace de deux semaines, nous sommes passés de la « Génération Bataclan » à la « Génération gardée-à-vue ». On nous a invités à continuer à boire des verres en terrasse, mais surtout pas pour parler politique ni pour que l’on se pose des questions quant au bien fondé de la suspension de certaines libertés fondamentales et du déclenchement de l’énième guerre de François Hollande, le tout dans le cadre de la proclamation de l’état d’urgence.
En marge de la manifestation de dimanche, à Paris, contre la COP21 et contre l’interdiction du droit de manifester, nous avons donc été un certain nombre à être embarqués, et 317 d’entre nous ont fini en garde-à-vue pour « participation à un attroupement non autorisé après sommation de dispersion », voire « participation avec armes à un attroupement non autorisé ». Pour ceux de mon groupe, nous avons été plus de 130 à finir parqués sur l’aire de stationnement de la Sûreté, à Bobigny, où tout avait été préparé depuis trois jours, ce qui indique bien que les ordres de frapper l’extrême gauche avaient été mûrement planifiés par le gouvernement.
Ce qu’il y a eu de plus pénible ? Les conditions de détention, sans doute. Tout est fait, y compris lorsqu’il n’y a pas de pression physique, pour dégrader, rabaisser, casser et humilier le gardé-à-vue. Et c’est d’autant plus révoltant lorsqu’on sait qu’il s’agit là, du lot, régulier, de nombre de jeunes des quartiers. L’autre élément scandaleux a été l’accusation proférée par le gouvernement, orchestrée à l’avance, selon laquelle nous aurions manqué de respect à la mémoire des victimes du 13 novembre (alors que nous étions plusieurs à connaître certaines des victimes) et que nous n’aurions respecté aucune tradition.
Archi faux, en effet. Car les traditions, à l’extrême gauche, nous les respectons. Nous sommes de la tradition des Républicains de 1848 qui célébraient des banquets en réponse aux interdictions d’organiser des réunions publiques ; de la tradition de la CGT qui avait mis sur pied le « Sou du soldat », avant la Première guerre mondiale, pour organiser la résistance antimilitariste aux côtés des déserteurs et des insoumis ; de la tradition communiste, lorsque le « parti » s’appelait encore Section Française de l’Internationale Communiste et organisait la propagande et la dissidence anticoloniale et internationaliste contre la guerre du Rif de l’armée française ; de la tradition des porteuses et des porteurs de valise qui, pendant la Guerre de libération, se tenaient aux côtés du côté du peuple algérien contre la Sainte alliance constituée par Mollet, de Gaulle et l’OAS.
C’est pour toutes ces raisons que nous poursuivrons la mobilisation contre l’état d’urgence et contre la guerre, en essayant de construire le front le plus large d’opposition, ancré sur les lieux d’étude, les lieux de travail et les quartiers. Ce n’est pas seulement un impératif politique. C’est une nécessité pour militer à créer les conditions d’une possible contre-offensive ; mais également parce que 24 heures, c’est long, mais que trois mois d’état d’urgence, voire davantage, ça l’est encore plus !


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