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Urgences sous tension

Grève au CHU de Montpellier, la colère gronde aux urgences

Ce lundi 4 juillet, une grève a lieu au CHU de Montpellier pour dénoncer la situation critique des urgences et réclamer plus de moyens pour ces services sous extrême tension. Une mobilisation nécessaire pour la santé et la défense de l'hôpital public.

Louise Kervella

4 juillet 2022

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Crédits photo : CGT CHU Montpellier

Appel à la grève ce lundi au CHU de Montpellier

Face à la situation critique des services d’urgences, le CHU de Montpellier se mobilise. Un préavis de grève a en effet été déposé aux urgences pédiatriques et adultes de l’hôpital Lapeyronie et au service tête et cou de Gui de Chauliac pour ce lundi 4 juillet.

Les organisations syndicales CGT et FO, à l’initiative du préavis de grève, dénoncent un flux de patients toujours plus conséquent. Celui-ci est dû au manque de disponibilités des médecins libéraux, qui fait des urgences une destination privilégiée, aux suppressions de lits qui diminuent les places et désorganisent le personnel, et à la réduction des temps de séjours dans les autres services qui mènent à un retour des patients aux urgences.

Avec l’été qui arrive, les personnels soignants redoutent une aggravation de ces problèmes et une augmentation du temps de prise en charge des patients. « L’augmentation de nombre de patients aux urgences sans l’augmentation des moyens provoque des retards dans les prises en charge. Et après l’évaluation, c’est la difficulté pour trouver des lits d’hospitalisation qui rend la situation vraiment compliquée. Des patients restent des heures sur des brancards et on a très peu de moyens pour s’occuper d’eux pendant ce temps. » témoigne Philippe, infirmier au CHU.

Enfin, les syndicats dénoncent des conditions de travail de plus en plus difficiles qui épuisent les soignants. Ces derniers sont de plus en plus nombreux à être en arrêt maladie pour épuisement professionnel, à demander des mutations, à démissionner. « Quand on parle aux collègues, beaucoup ont pour projet de quitter l’hôpital, voire même de changer de métier » reprend Philippe, avant d’ajouter « on se dit que ce n’est plus possible de faire une carrière au CHU et les plus anciens nous racontent comment ils ont vu la situation se dégrader d’années en années. »

Face à ces conditions de travail insoutenables qui mettent en danger la vie des patients, les syndicats réclament une réorganisation des services d’urgence mais surtout une augmentation considérable des moyens des hôpitaux pour permettre la formation et le recrutement massif ainsi qu’une revalorisation des salaires pour fidéliser les médecins.

Une situation de crise généralisée aux urgences

Bien sûr cette situation catastrophique n’est pas spécifique au CHU de Montpellier, mais touche l’ensemble des hôpitaux français, comme l’a montré la date nationale de mobilisation du 7 juin dernier. La crise du Covid a nettement aggravé les symptômes déjà présents de la crise des hôpitaux publics. La surmobilisation des soignants a multiplié les burn-out et, alors que leur situation était mise en lumière, la politique d’austérité continuait de plus belle et le gouvernement fermait des lits.

Aujourd’hui alors qu’une nouvelle vague de Covid arrive, les déserts médicaux se multiplient, les médecins libéraux ne sont plus assez nombreux pour prendre en charge tous les patients et de plus en plus de services voire d’hôpitaux ferment par manque de moyens.

Face à ette situation catastrophique, Macron fraîchement réélu n’adresse que du mépris aux soignants, qui ont pourtant été nos « héros » pendant de longs mois. Alors que la situation à l’hôpital est connue depuis des années, et résulte directement des politiques austéritaires de Macron, le président n’a eu comme seule réponse l’organisation d’une « mission flash », destinée à diagnostiquer les problèmes de l’hôpital public. Si l’annonce même de cette mission était une insulte à tous les soignants, les conclusions sont encore pires : aucun plan de recrutement, aucune augmentation de salaire, mais des recommandations pour s’adapter aux conditions de travail dégradées. Cerise sur le gâteau, François Braun, qui était chargé de mener cette mission flash, vient d’être nommé ministre de la Santé dans le nouveau gouvernement d’Elisabeth Borne.

Devant autant de mépris et cette volonté affichée de détruire l’hôpital public, il est plus que jamais nécessaire de se coordonner pour exiger plus de moyens, notamment pour des embauches massives et les salaires. Les attaques continues contre l’hôpital et les autres services publics sont une violence de plus contre tous les travailleurs qui, alors même que le coût de la vie grimpe en flèche, ont un accès à la santé de plus en plus difficile. Il est urgent de lutter pour en finir avec les politiques néolibérales et de privatisation.


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