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Macron le nouveau Valéry Giscard d’Estaing ?

Hollande recadre violemment Macron. L’ex banquier d’affaire est-il déjà en campagne ?

Damien Bernard Pour Francois Hollande, rien ne va plus. Même si rien n’est à exclure, au plus bas dans les sondages à un an des présidentielles, cette dernière année du quinquennat s’annonce comme une fin de règne, un calvaire. Alors que Valls, se voyait en première ligne de succession d’autant que sa popularité, même si relativement corrélée à celle de Hollande, le plaçait de fait comme successeur, les derniers sondages ont vu la cote de popularité d'Emmanuel Macron dépasser largement celle de l’actuel premier ministre. Face au Hollandisme vieillissant, Macron entend-t-il jouer les troubles fêtes pour les présidentielles de 2017 ?

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Pour Valls, c’est la soupe à la grimace. Les déclarations du ministre de l’Economie sur un réaménagement de l’ISF ont fait bondir le Premier ministre. « Je pense que la fiscalité sur le capital actuelle n’est pas optimale. Si on a une préférence pour le risque face à la rente, ce qui est mon cas, il faut préférer la taxation sur la succession aux impôts de type ISF » a affirmé Macron. La réponse de Valls ne s’est pas faite attendre : « Supprimer l’impôt sur la fortune, qu’on peut toujours améliorer, rendre plus efficace d’un point de vue économique, serait une faute ». Les coups donnés sont rendus, mais c’est Macron qui a l’avantage.

Il apparait désormais que les « dérapages » de Macron, comme les nombreux ballons d’essai sur la fin des 35h du ministre de l’économie, sont de plus en plus calés sur un rythme accéléré, qui coïncide notamment avec le calendrier électoral. Ils coïncident également avec les étapes de mise en mouvement de la candidature Macron qui s’affirme de plus en plus clairement. Il y a deux semaines Gattaz avait affirmé bien aimer « l’initiative de Macron », alors que la presse révélait le volume - artificiellement gonflé -des adhésions à « En marche ». Mais c’est clairement sa côte de popularité, en explosion, qui lui donne des ailes. Selon un sondage Ifop-Fiducial pour Paris Match et Sud Radio publié mardi, une très large majorité des Français « préfère » Emmanuel Macron à François Hollande et même à Manuel Valls. A la question « des deux personnalités suivantes, laquelle préférez-vous ? », 69% des personnes interrogées ont cité le ministre de l’Economie, 38% le Premier ministre et 25% seulement le chef de l’Etat.

Francois Hollande, au fond du gouffre, en prend aussi pour son grade. Et désormais même si les mots restent pesés, le ministre de l’Economie Emmanuel Macron ne s’embarrasse plus pour affirmer, même si pour le moment à demi-mot, ses ambitions présidentielles. Il a notamment déclaré dans une interview à paraître ce vendredi 22 avril dans L’Est Républicain avoir une « loyauté personnelle envers François Hollande », sans avoir le sentiment d’être « son obligé » ou l’homme d’un « clan ». « J’ai une loyauté personnelle envers François Hollande. Je lui dois de m’avoir fait confiance et de m’avoir nommé au gouvernement. En même temps, lorsqu’un président nomme quelqu’un ministre, il le fait parce qu’il pense que c’est bon pour son pays, pas pour en faire son obligé », a affirmé le toujours ministre de l’économie. Le chef de l’État, déjà très fortement affaibli, voit son autorité présidentielle attaquée frontalement par son propre ministre de l’économie.

Le président a exigé dans la foulée une explication en tête-à-tête avec son ministre, qu’il a sèchement recadré. Selon une source proche de l’exécutif, Hollande a exigé de Macron qu’il revienne rapidement sur ses propos tenus dans l’après-midi dans la presse quotidienne régionale. Tandis que, dans l’entourage de Hollande, l’exaspération envers Emmanuel Macron est à son comble, cet ultimatum posé à Macron suite à cette nouvelle provocation bien calculée, pourrait bien hâter le départ de ce dernier du gouvernement. Pour le moment menée à couvert, au sein même du gouvernement, l’ambition présidentielle de Macron s’avère désormais claire. Sortir du gouvernement, alors même qu’il est englué dans la mobilisation contre la loi Travail, et que la courbe du chômage sera bien loin de se « rétablir », à un an des présidentielles, apparait donc une bonne option pour Macron. Avec l’image d’un ministre de l’économie qui ose briser la synthèse Hollandaise, vacillante sur la déchéance de nationalité mais aussi marquée par les nombreux « reculs » de formes et de miettes sur la loi Travail, Macron et ses « marcheurs » à la rencontre de 100.000 personnes dans campagne de porte-à-porte rappelle ainsi le jeune Valéry Giscard d’Estaing, qui en mars 1966, du haut de ses 40 ans, avait entamé «  un tour de France de la réflexion et de l’action  », pour se démarquer du gaullisme finissant. Le supplice de Hollande ira-t-il nourrir les ambitions présidentielles de Macron ?


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