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Beaux arts

Le Mans. Les étudiants de l’Ecole d’Art et de Design mobilisés face à la hausse des frais d’inscription

L’école d’Art et de Design du Mans a décidé d’augmenter les frais d’inscription de 200 à 700 euros. Une annonce qui a déclenché une importante mobilisation des étudiants, dans la continuité du mouvement dans les écoles d’Art l’année dernière.

Maxime Cornette

19 mars

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Le Mans. Les étudiants de l'Ecole d'Art et de Design mobilisés face à la hausse des frais d'inscription

Crédit photo : Révolution Permanente

Le 19 février, le conseil d’administration de l’école des Beaux-Arts Tours – Angers -Le Mans (TALM) a voté l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiant.e.s. Cette hausse comprend une augmentation de 200 € pour les étudiant.e.s boursier.e.s, de 400 € pour les non-boursier.e.s, de 700 € pour les étudiant.e.s hors UE.

Cette augmentation va fragiliser encore davantage la situation des étudiant.e.s de ces trois écoles d’art et de design. Dans un contexte où le coût de la vie est de plus en plus important, où le salariat étudiant se développe et contribue à favoriser les difficultés scolaires face à la sélection, cette augmentation va « fermer la porte des Ecoles d’Art aux plus démuni.e.s et aux étranger.e.s, creuser un écart social déjà existant et condamner la future génération d’artistes et de designer.euses » comme le rappelle le tract des étudiant.e.s mobilisé.e.s de TALM en Lutte.

Le développement de la précarité, notamment alimentaire, des étudiant.e.s est une problématique nationale, qui s’aggrave avec l’inflation comme l’illustrait l’enquête du Poing Levé sur la précarité étudiante. En effet, plus de 76 % des étudiant.es interrogé.es témoignaient diminuer leurs dépenses alimentaires en raison de la hausse des prix.

Les Beaux-Arts font payer aux étudiant.es le manque de moyens

Au delà des Beaux-Arts de Tours-Angers-Le Mans, les mobilisations dans les écoles d’Art et de Design sont nombreuses depuis la fin de l’année 2022. Le manque de moyens de l’État pour cette filière a en effet conduit de nombreux établissements à être en déficit. Puisque leur budget repose de plus en plus sur les collectivités locales, lorsque celles-ci décident de couper les financements, les écoles ferment. C’est ce qui c’est passé à Perpignan : lorsque la mairie RN a coupé le financement, les Beaux-Arts de la ville ont mis la clé sous la porte. Ce désengagement de l’Etat favorise également les écoles privées bien plus coûteuses (6 000 à 13 000 € l’année).

L’année passée, la mobilisation historique de nombreuses écoles en plein mouvement des retraites, a contraint la ministre de la culture a débloquer 2 millions d’euros en urgence. Une somme bien loin des besoins puisque selon des syndicats d’étudiants et personnels, c’est 20 millions d’euros qui seraient nécessaires.

Aussi, le sous-financement des écoles d’Art pointe le sort réservé aux travailleur.euses de l’art dans la société, en renforçant le fait qu’une majorité des artistes et designer.euses soient précaires, et la culture en grande partie privée et son accès de plus en plus restreint.

Malgré les intimidations de la direction, la mobilisation se poursuit en lien avec la grève du 19 mars

Dans la continuité des mobilisations de l’année passée, les étudiant.es du Mans, d’Angers et de Tours multiplient les assemblées générales et les occupations pour construire leur mouvement. La direction de l’école du Mans a porté plainte pour des « dégradations » tentant ainsi d’intimider le mouvement. Ces menaces n’ont fait que renforcer la détermination des étudiant.es mobilisé.es : un concert de soutien était ainsi organisé le jeudi 14 mars devant l’entrée des Beaux Arts.

Ce mardi 19 mars, les étudiant.es mobilisé.es ont rejoint la manifestation de la fonction publique pour revendiquer le retrait de l’augmentation des droits d’inscription et défendre un enseignement public accessible à toutes et tous.

Alors qu’une grande majorité des étudiant.es subissent la précarité et le frein au droit à étudier qu’elle constitue, il s’agit de poursuivre cette jonction en liant les étudiant.es des Beax-arts et le reste étudiants du Mans et des autres villes. Face à la précarité et aux attaques entravant l’accès à l’enseignement supérieur, il faut revendiquer un revenu étudiant, à hauteur du SMIC, attribué indépendamment des nationalités ou des filières.


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