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25 novembre

Paris, Toulouse, Rennes... : un 25 novembre contre les violences de genre et aux couleurs de la Palestine

Hier pour la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté partout en France, avec de nombreuses expressions de soutien à la lutte des Palestinien·nes.

27 novembre 2023

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Paris, Toulouse, Rennes... : un 25 novembre contre les violences de genre et aux couleurs de la Palestine

En Italie, en Argentine : alors que 82 féminicides sont commis chaque jour dans le monde ce sont des centaines de milliers de personnes qui ont manifesté dans de nombreux pays pour protester contre ces meurtres et toutes les violences de genre.

En France également, des milliers de personnes ont pris la rue contre les violences sexistes et sexuelles à Paris, Toulouse, Rennes, Bordeaux, Nantes, Rouen, ou encore Avignon. A Paris, près de 80 000 personnes se sont rassemblées selon Nous Toutes et la CGT. Dans les cortèges, la politique du gouvernement Macron était au centre des critique de nombreuses féministes : « Les réformes à la marge ne suffisent pas », a déclaré samedi lors d’un point-presse Maëlle Lenoir, de la coordination nationale du collectif Nous toutes. La revendication centrale du collectif, tout comme celle de la CGT, est d’exiger un investissement estimé à « plus de deux milliards d’euros » pour lutter efficacement contre les violences faites aux femmes.

L’appel de Nous Toutes à la marche, co-écrit avec des organisations comme Du pain et des roses, appelait à une manifestation contre « les violences de genre, sociales et d’Etat » pointant la responsabilité centrale du gouvernement dans la perpétuation des violences de genre. « Les violences de genre s’inscrivent dans un contexte social et politique d’inégalités, d’injustices et de racisme » peut-on lire dans l’appel au 25 novembre. Ainsi, la lutte contre les violences de genre est inséparable de la lutte contre les politiques de casse des services publics, anti sociales, islamophobes et sécuritaires du gouvernement qui oppriment une grande majorité de femmes et de personnes LGBTI.

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Dès lors, contrairement à la logique qui consiste à interpeller le gouvernement, il est nécessaire d’appuyer sur l’importance de construire un rapport de force en s’organisant en indépendance de l’Etat et de ses institutions. Comme il est écrit dans l’appel au 25 novembre : « C’est par la grève que nous allons pouvoir construire un rapport de force ».

Un féminisme anti-impérialiste et contre toutes les violences faites aux femmes

Cette journée de manifestation a également coïncidé avec des expressions de soutiens à la Palestine se sont tenues, alors qu’une manifestation massive se tenait par exemple A Londres, rassemblant 300 000 personnes. Dans les manifestations de ce samedi à Paris, Toulouse, Bordeaux, Montpellier et Rennes notamment des cortèges ont ainsi crié leur soutien à la lutte du peuple palestinien, ce qui fait suite à une tribune impulsée par le collectif Du pain et des Roses et publiée le 22 novembre appelant à constituer des pôles anti-impérialistes. Des actions qui rejoigne un appel féministe international à envoyer des messages de solidarité avec le peuple palestinien repris dans de nombreux cortèges de différents pays dans le monde.

A Paris, Du Pain et des Roses a manifesté avec le comité Urgence Palestine, à Toulouse avec le Comité de Soutien à la Palestine.

Les collectifs présents ont dénoncé le pinkwashing de l’Etat d’Israël, le génocide en cours à Gaza, les déplacements de population et les destructions d’hôpitaux qui impactent en premier lieu les femmes et les enfants, ainsi que les exactions commises sur les Palestienn-es depuis 75 ans d’occupation coloniale. C’était aussi l’occasion de rappeler le rôle central que joue les femmes palestiniennes dans la résistance contre l’invasion coloniale israélienne appuyée par les Etats occidentaux. On pouvait ainsi entendre des slogans comme, « violence sexiste, violence coloniale, même combat contre le capital » ou encore « Palestine vivra, Palestine vaincra, et vive les femmes de l’Intifada ! »

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En réaction au soutien grandissant au peuple palestinien dans le mouvement féministe et LGBTI, des personnes défendant l’Etat d’Israël ont tenté d’instrumentaliser les luttes féministes à des fins pro-sionistes et racistes. Ces militantes réactionnaires assimilent le soutien au peuple palestinien et la dénonciation de la politique de l’Etat d’Israël à de l’antisémitisme et à un soutien au Hamas. A Paris, un groupe baptisé Collectif du 7 octobre est ainsi venu provoquer les manifestantes, dénonçant la présence de cortèges pour la libération de la Palestine. Elles ont scandé des slogans comme « LGBTQ avec le Hamas, vous seriez pendus », « féminicide de masse, féministes à la Hamas », « Hamas terroristes, féministes complices » et brandi des pancartes avec écrit dessus « #Metoo, unless you are Jew » [Metoo, sauf si tu es juive].

Une provocation visant le mouvement féministe, qui relaie une campagne participant à justifier le génocide en cours à Gaza. Le message de soutien du mouvement féministe à la lutte face à la colonisation ne doit pas faiblir face à ces intimidations mais au contraire s’amplifier. Il faut continuer à se battre contre toutes les violences sexistes et sexuelles en France et partout dans le monde, tout en soulignant l’enjeu que le mouvement féministe se placent du côté des Palestinien·ne·s qui subissent un génocide à Gaza.


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