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Féminisme anti-impérialiste

Tribune. Pour un 25 novembre aux couleurs de la solidarité avec la Palestine !

Militantes et organisations féministes et LGBTQI+ de Paris, Marseille, Lyon, Lille, Strasbourg et de la Réunion, nous dénonçons le génocide en cours à Gaza et nous appelons à soutenir le peuple palestinien à la manifestation du 25 novembre, journée de lutte contre les violences sexistes et sexuelles.

22 novembre 2023

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Tribune. Pour un 25 novembre aux couleurs de la solidarité avec la Palestine !

Crédits photo : Carol Sibony

La journée du 25 novembre a pour origine la dénonciation de l’assassinat des trois soeurs Mirabal par la dictature de Rafael Trujillo en République Dominicaine. 42 ans après que le mouvement féministe latino-américain ait instauré une journée internationale contre les violences sexistes et sexuelles, nous souhaitons renouer avec la tradition d’un féminisme anti-colonial et internationaliste, dans le contexte du génocide en cours du peuple palestinien par l’État d’Israël, avec le soutien des pays occidentaux.

C’est pourquoi ce 25 novembre 2023 nous appelons à des pôles féministes pour la libération de la Palestine et contre l’impérialisme des pays occidentaux comme la France qui est complice du génocide en cours à Gaza et en Cisjordanie par son soutien politique et militaire au régime d’apartheid israélien. Nous pensons qu’il faut descendre dans la rue non seulement contre les violences sexistes et sexuelles mais aussi contre les violences d’État, la répression politique, l’impérialisme, le colonialisme et l’apartheid.

Depuis près de deux mois, nous assistons à une opération de nettoyage ethnique menée par le gouvernement de Netanyahu qui a déjà pris plus de 12000 vies palestiniennes dont plus de 3000 sont des femmes, et a organisé le déplacement forcé d’une partie de la population. L’attaque de l’armée d’Israël contre l’hôpital d’Al-Shifa, de plus d’être un massacre d’une violence inouïe, a laissé mourir des dizaines de nouveaux nés. Le siège de Gaza ainsi que les bombardements visant les hôpitaux ont conduit les médecins à pratiquer des césariennes sans anesthésie et à opérer dans le noir faute d’électricité. La politique du gouvernement d’Israël attaque les droits reproductifs des femmes palestiniennes et extermine les enfants palestiniens.

Dans une tribune publiée le 19 octobre dernier, « Féministes et LGBTQI+, nous dénonçons le massacre en cours à Gaza ! », nous affirmions notre solidarité avec la lutte du peuple palestinien ainsi que notre détermination à lutter contre le génocide en cours. Refusant le mythe d’un État Israël démocratique et qui défendrait les droits des femmes et des personnes LGBTQI+, nous sommes descendu.e.s dans la rue par milliers le 4 et le 11 novembre, organisant un grand cortège féministe et LGBTQI+ unitaire dans les manifestations de solidarité avec Gaza à Paris. Nous continuerons cette lutte pour l’auto-détermination du peuple palestinien.

Depuis, l’État d’Israël a continué sa propagande en affirmant que le génocide est mené en partie pour émanciper les femmes et les LGBT à Gaza. On a vu l’image révoltante partagée par le compte officiel de l’État d’Israël montrant un soldat de Tsahal qui dresse un drapeau LGBT sur les décombres de Gaza. Reprenant ainsi les vieilles recettes coloniales de missions civilisatrices et de guerre des “lumières” contre “l’obscurité”, l’État d’Israël continue ses crimes dans l’impunité.

En tant que féministes et LGBTQI+, nous refusons d’être prises en caution d’un génocide par un État colonial et réactionnaire. Nous soutenons les palestinien-ne-s ainsi que l’ensemble des personnes victimes de la violence de l’État d’Israël, y compris sur son propre territoire. Nous affirmons que les politiques coloniales sont un obstacle à l’émancipation de tous et toutes.

En France, la situation est instrumentalisée pour renforcer l’oppression des personnes musulmanes, justifier des expulsions de personnes étrangères et durcir encore ses politiques autoritaires. Ces violences, que subissent notamment les femmes musulmanes ou assimilées comme telles, ciblées dès la rentrée par une campagne raciste et sexiste contre les abayas, sont indissociables de notre combat.

L’offensive impérialiste de l’État français s’étend y compris à des militantes féministes, comme Mariam Abu Daqqa, militante palestinienne de 72 ans persécutée ces dernières semaines en France, arrêtée, incarcérée pendant plusieurs jours par l’État français pour finalement être expulsée vers l’Egypte.

Tous ces enjeux doivent être présents lors d’une journée dédiée à la lutte contre les violences faites aux femmes. Dans la continuité de l’Action féministe mondiale (Accion Feminista Global) de solidarité avec la Palestine appelée le 25 novembre par de nombreux collectifs féministes en Amérique latine, nous invitons l’ensemble du mouvement féministe et LGBTQI+ à construire avec nous des pôles féministes internationalistes et anti-impérialistes dans les manifestations.

Nous, féministes, LGBTQI+ soutenons le peuple palestinien dans sa lutte jusqu’à la libération. Nous refusons l’instrumentalisation de la lutte contre l’antisémitisme par le gouvernement pour étouffer toute voix antisioniste, anti-colonialiste et anti-impérialiste. Nous dénonçons fermement les politiques islamophobes et racistes qui se sont accélérées de manière inédite depuis la guerre génocidaire sur Gaza et les territoires occupés. Rappelons que la libération des femmes et des minorités est indissociable de la libération des peuples opprimés.

C’est pour toutes ces raisons que nous appelons à lancer des pôles qui dénoncent l’ensemble des violences faites aux femmes, et expriment haut et fort notre soutien au peuple palestinien, la revendication de la fin des livraisons d’armes à Israël, la fin de l’apartheid, la fin de l’occupation et la restitution des terres palestiniennes. Nous revendiquons également des papiers pour tous-tes, l’abrogation des lois islamophobes et racistes à commencer par la loi Immigration, ainsi que des moyens massifs dans l’éducation, les hôpitaux et la réquisition des logements vides pour les personnes victimes de violences.

Ce 25 novembre nous crions haut et fort : Palestine vivra ! Palestine vaincra !

Premiers signataires :

1001 lesbiennes et queers, collectif de féministes lesbiennes et queers issu.e.s de l’immigration
AEC - Collectif Arc En Ci.elles, le collectif féministe de Sciences Po Strasbourg et de l’UNISTRA
Ankh, Association de soutien aux personnes LGBTQI+ du monde arabe
Al Hachd, femmes contre le sionisme et le colonialisme
Afrofem Marseille
Collectif féministe de l’université de Nanterre
Collages Féministes Rennes
Collectif Fiertés en Lutte, Lyon
Comité Palestine de Paris 1 - Tolbiac
Divergenre, association d’autosupport pour les personnes trans et intersexes, Amiens
Du Pain et Des Roses
Collages Féministes Rouen
Comité local Nous Toutes 02, l’Aisne
Collectif local Nous Toutes 34, Hérault
Comité local Nous Toutes 974, la Réunion
Collectif lillois des luttes feministes, Lille
Organisation de solidarité trans (OST), présente à Lille, Nîmes, Orléans, Tours, Troyes
La Poulpe
Le coin des LGBT+
LIÉ•E•S, Lyon
Pétroleuzes, association féministe à Strasbourg
Paris Queer Antifa
Ravages, batucada queer et féministe
Representrans
sylvestres, association transféministe queer, Aude
ZORA, collectif anticapitaliste et internationaliste des jeunes femmes
XY Media
Youth For Climate, Ile de France
Aaliyah Xpress, drag queen, médecin
Anna Balsamo, journaliste à XY Media
Artie, musicienne dans le groupe Psychotic Monks
Célia Follador, peintre automobile
Jasmine Mokrim, primo-chercheuse et militante transféministe
Gwen Fauchois, activiste lesbienne, ancienne vice-présidente d’Act Up-Paris
Karima Khatim, élue Blanc-Mesnil
Kaoutar Harchi, écrivaine
Kelsi Phụng, artiste
Laura Varlet, cheminote, syndicaliste
Laure Dasinieres, journaliste
Leila Ahmed Activiste et lesbienne
Luz Volckmann, écrivaine
Michaëla Danjé, autrice, membre du collectif Cases Rebelles
Mimi Aum Neko, présidente de l’association Acceptess-T, militante
Mornia Labssi, inspectrice du travail, militante antiraciste
Nadhéra Beletreche, militante à1001 lesbiennes et queers
Sarah Schulman, écrivaine, militante historique d’Act Up New York et de Lesbian Avengers
Sasha Yaropolskaya, journaliste, militante à Du Pain et Des Roses
Sande Thommen, artiste
Sandrine El Boughanmi, chargée de développement culturel
soan_t_informe, militant
Dex, artiste et militant queer


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