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Casse sociale

"Votre contrat s’achève ici" : aux Etats-Unis, 900 salariés licenciés par leur patron sur Zoom

Alors que Better.com vient d’encaisser 750 millions de dollars la semaine dernière, le PDG de cette entreprise états-unienne a licencié 900 employés lors d’une réunion Zoom. Soit 15% de ses employés.

Natacha Lubin

7 décembre 2021

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Crédits photos : Sam Wasson / AFP

"Si vous êtes sur cet appel, vous faites partie du groupe malchanceux qui va être licencié. Votre contrat s’achève ici avec effet immédiat." C’est avec cette formule cynique que Vishal Garg, PDG de l’entreprise Better.com, a viré 900 de ses salariés.

Pour expliquer un telle décision, le PDG invoque des "transformations du marché" dues au Covid, qui l’auraient contraint à licencier environ 15% de ses employés. Avant ce licenciement de masse, l’entreprise avait pourtant empoché 750 millions de dollars suite à une levée de fonds. L’entreprise est actuellement estimée à 7 milliards de dollars.

Si lors de cette réunion Zoom ahurissante, Vishal Garg joue au patron éploré, affirmant qu’il avait pleuré la première fois qu’il a été “contraint” de prendre une telle décision, en réalité il accuse délibérément les employés licenciés de “ne travailler que deux heures par jour et de “voler” les clients et leurs collègues. Rien de très étonnant, quand on sait que le harcèlement est une méthode de management comme une autre pour lui : dans un article consacré à ce dernier, le magazine Forbes rapporte un mail que Garg aurait envoyé à ses salariés : “Vous êtes TROP LENTS. Vous êtes une bande de DAUPHINS STUPIDES et... les DAUPHINS STUPIDES se font prendre dans les filets et manger par les requins. ALORS ARRÊTEZ ÇA. ARRÊTEZ. ARRÊTEZ TOUT DE SUITE. VOUS ME FAITES HONTE."

Sous le vernis de la “start-up” et de “l’inclusivité”, les nouveaux capitalistes ne sont donc pas moins des exploiteurs qui n’hésitent pas à mettre en concurrence les travailleurs et à les renvoyer au gré de leurs envies.

Face à cela, il y a eu au mois d’octobre une vague importante de mobilisations des travailleurs aux États-Unis : des centaines de milliers de salariés se sont mobilisés pour des augmentations de salaires, de meilleures conditions de travail et des aquis sociaux.

En plus des nombreuses grèves, les États-Unis ont connu un phénomène de “grande démission” : lors du seul mois d’août, 4,3 millions de travailleurs ont quitté ou n’ont pas repris leur ancien emploi, soit 3 % de la population active. Les secteurs les plus touchés sont notamment ceux de l’hôtellerie, la restauration et de l’aide à la personne, connus pour leurs faibles salaires et leurs conditions de travail difficiles.


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