« Ridicule », « risible », « not Gorafi ». Même les grands médias, peu prompts à critiquer leur nouveau président, se montrent estomaqués de la dernière déclaration d’Emmanuel Macron. Alors que son propre gouvernement vient de passer réforme du système d’aides au logement impactant des millions de foyers et d’étudiants, en leur retirant cinq euros par mois, et faire perdre toute aide à 50000 personnes, Emmanuel Macron a déclaré mardi qu’il se trouvait « surpris » que cette réforme ne suscite pas de réaction de la part des bailleurs. Il en appelle à la « responsabilité collective », demande un geste « citoyen » des propriétaires : baisser les loyers de cinq euros par mois. « Il y a une demande du président de la République d’être citoyen, de faire ce que Kennedy demandait à ses citoyens, de faire quelque chose pour son pays » déclarait également Gérard Darmanin. Suite à la vague d’indignation suscitée par cette mesure, celui dont toute la politique consiste à prendre toujours plus aux plus précaires, en continuant à donner aux riches fait fi tout à coup de se soucier de l’impact de cette nouvelle coupe budgétaire.

Sur les réseaux sociaux le discours a donné lieu à beaucoup de réactions :

Notamment celle de Mickaël Wamen des Goodyear

S’il y a eu une période de grâce présidentielle, elle est belle et bien terminée. Depuis des semaines Macron et son premier ministre Édouard Philippe dégringolent dans les sondages. Le dernier, paru début Septembre, annonce une perte de 10 points pour le premier et 8 pour le second. Cette chute, quasi inédite sous la Vème République, serait inégalée depuis 1995. Aujourd’hui à 40% d’opinion favorable, Macron est le Président le plus impopulaire à ce stade de son mandat. Alors qu’il lance le pari risqué de mener des attaques concomitantes sur de très nombreux secteurs (loi travail, réduction des cotisations salariales et hausse de la CSG, réduction de l’ISF, fin des contrats aidés, sélection à l’université, réforme du bac, extension du service minimum à l’ensemble des cheminots…), la baisse des APL, que Macron qualifiait en août de « connerie sans nom », pourrait être déterminante dans la mise en mouvement des étudiants. Sa déclaration grotesque, vœu pieu en appelant à la charité des propriétaires, ne fera croire à personne qu’il cherche réellement à faire baisser les loyers.