Un attentat fiscal contre la liberté de presse, voilà à quoi ressemble la décision du ministère des finances contre la presse indépendante. Toutes les déclarations hypocrites du gouvernement socialiste, qui prétend défendre la presse en ligne et la liberté d’expression, sont donc rattrapées par cette réalité. Ils sont prêts à aller très loin pour faire taire une presse indépendante, apte à soulever quelques « affaires » délicates. En effet, tout porte à croire qu’il s’agit là d’une décision consciente d’enfoncer au maximum Médiapart, qui se voit appliqué des pénalités de retard très lourdes (+40%). C’est un choix que l’administration fiscale – et donc le gouvernement – justifie en affirmant que le site ferait preuve d’un « manquement délibéré ». L’administration entend-elle punir ainsi de façon « délibérée » le fait que Médiapart conteste cette décision, estimant qu’il subit une injustice et une décision arbitraire hautement politique.

En effet, le taux réduit de TVA de 2,1% s’applique lui aux sites de presse gratuits et publicitaires, adossés à la presse imprimée existante. Autrement dit, l’État avantage les grands groupes de presse détenus par des grands patrons tels que Bolloré, LVMH, le groupe Pinault et consœurs, au détriment des journaux financés uniquement par des lecteurs, comme c’est le cas de Médiapart ou d’Arrêt sur Images.

Autre élément qui appuie l’hypothèse du caractère politique de ce redressement : la décision du fisc a été prise au moment où Médiapart a soulevé l’affaire Cahuzac, alors ministre des finances ! Revanche politique donc, alors même que l’Union Européenne et le parlement français ont adopté la loi du 27 février 2014, affirmant solennellement l’égalité entre presse imprimée et presse numérique, y compris sur les questions fiscales. Sauf que le ministère des finances refuse net la rétroactivité de cette loi.

En tant que média indépendant et d’extrême-gauche en ligne, Révolution Permanente ne peut que soutenir Mediapart, Arrêt sur Image et tous les sites touchés par cette attaque à la liberté de presse et au journalisme indépendant.

En guise de riposte, Mediapart soulève des fonds auprès du public pour faire face à cette amende gigantesque à l’adresse suivante : https://www.jaimelinfo.fr/mediapart/support/. Arrêt Sur Image, quant à lui propose une souscription d’abonnement exceptionnel et fait un appel aux dons et à la générosité de ses lecteurs et de tous ses soutiens.