A l’usine de Nantes, ce mardi, près de 450 salariés ont débrayé face à cette nouvelle attaque patronale comme ils l’avaient fait la semaine dernière. La direction veut leur imposer de pointer matin et soir en tenue de travail pour rogner 20 minutes sur le temps de travail quotidien. En compensation, elles proposent aux salariés une augmentation moyenne de 60 euros par mois et trois jours de récupération par an. Selon les syndicats, 90% des travailleurs se verraient imposer la mesure. Et pour cause, pour les travailleurs, cela signifie une augmentation du temps de travail ainsi qu’une accentuation de la pression pour aller prendre sa douche rapidement et rentrer chez soi.

Logique donc que cette nouvelle ne passe pas. D’autant plus qu’Airbus affiche une santé économique au plus haut niveau. Mais ce n’est jamais assez pour la voracité des actionnaires du groupe. Comme le note Pascal Busson, délégué syndical, « Airbus a un carnet de commandes plein pour dix ans, le groupe dégage des résultats faramineux, mais cela ne bénéficie en rien aux salariés dont les conditions de travail vont plutôt en se dégradant ». Une situation qui n’empêche pas le syndicat FO de vouloir signer l’accord au mépris des travailleurs. Une fois n’est pas coutume, seule la mobilisation la plus large permettra de freiner les attaques patronales, et les nouveaux débrayages appelés par la CGT et la CFDT constituent un bon signe en ce sens.