C’est une affaire dont se serait bien passée la police de Chicago, qui fait déjà l’objet d’une enquête fédérale en matière de droit civique après la mort d’un jeune noir américain de 17 ans, abattu de 16 balles par un policier et qui avait provoqué de grand mouvement de contestation. Pour tenter de justifier cette énième bavure, la police a affirmé dans un communiqué avoir eu à faire à « un individu combatif ».

Armé d’une batte de base-ball, l’étudiant de 19 ans, qui présentait des troubles psychologiques, a menacé son père, ce qui a conduit à l’intervention de la police. « Nous pensions que la police allait nous aider, l’emmener à l’hôpital. Ils ont pris sa vie » a indiqué sa mère au Chicago Tribune avant d’ajouter que son fils ne possédait aucune arme à feu. La réaction des forces de l’ordre, qui a conduit à ce dénouement tragique, relève donc de la bavure et illustre une fois de plus le fait que la police américaine a la gâchette facile, surtout lorsqu’elle fait face à un individu issu de la communauté afro-américaine.

Cette affaire ravive des braises encore fumantes à Chicago. En effet, depuis plusieurs semaines, un mouvement contre les violences policières gagne les rues de la ville et trouve un écho sans cesse grandissant au sein des couches populaires. Les 24 et 25 décembre dernier, des manifestants ont ainsi occupé les rues pour protester contre ces violences qui, chaque jour, allongent la liste des victimes des bavures policières. Ce double meurtre policier, fruit de la xénophobie d’État et de l’impunité dont jouit la police, témoigne du fait que le combat sera aussi long que nécessaire, et que l’élargissement et la radicalisation du mouvement sont des conditions sine qua non pour permettre de faire face aux violences policières qui amènent à la mort, aux États-Unis comme ailleurs.