Les enseignants n’ont pas dit leur dernier mot pour exiger l’abrogation de la réforme du collège. Les mots d’ordres scandés par les profs du secondaire étaient clairs : « retrait de la réforme du collège » qui doit entrer en vigueur à la rentrée 2016. La mobilisation a rassemblé de nombreux cortèges venus de province notamment du Nord-Pas-de-Calais, de Marseille ou encore de Bordeaux et Toulouse.

L’intersyndicale avait souhaité « élargir » la contestation avec cet appel à la manifestation un week-end, de façon à permettre aux parents de se joindre aux cortèges. Ce que cette montée sur la capitale a démontré, c’est surtout la volonté forte d’en découdre et que la colère est très présente chez les enseignants qui refusent cette réforme que la ministre entend imposer coûte-que-coûte. Que des figures réactionnaires comme Alain Finkelkraut ou Dupont-Aignan aient choisi de participer à cette manifestation ne saurait faire écran à sa totale légitimité.

Les seules perspectives avancées par les directions syndicales après cette journée sont le boycott des journées de formation de la réforme et des journées de mobilisation éloignées les unes des autres.

Or, même si les enseignants ont répondu présent à cette journée de mobilisation, une manifestation nationale un samedi est loin d’être suffisant pour faire plier le gouvernement qui veut passer en force sa réforme.

C’est par le débrayage et la grève reconductible en soutien à leurs collègues menacés de sanction et en lien avec les élèves et les parents que les personnels du collège Gay-Lussac ont réussi à faire reculer la hiérarchie et l’Académie de Versailles. A une toute autre échelle, c’est la perspective qu’il faudrait que les enseignants et les personnels se fixent et exigent à leurs organisations pour organiser la riposte.

Avec un gouvernement aussi impopulaire, non seulement elle est nécessaire, mais c’est également possible de la mener.