Selon une information de Reuters, des milliers de Gazaouis travaillant en Israël ou en Cisjordanie ont été expulsés et renvoyés vers Gaza ce vendredi. Plusieurs groupes de travailleurs palestiniens ont été ainsi été conduits à la frontière de Gaza et au point de passage de Karem Abou Salem situé près de la ville de Rafah. Des images prises par l’AFP montrent des hommes assoiffés et épuisés arrivant par dizaine vers le sud de la bande de Gaza. Sur une vidéo de « Eye On Palestine », ces palestiniens témoignent avoir été détenus dans des conditions abominables et torturés.

Comme le rapporte Le Monde, les premiers travailleurs arrivés sur la bande de Gaza, portaient des bracelets numérotés et se trouvaient en très mauvaises santé, avec des blessures ouvertes et des signes de déshydratation. Selon les témoignages recueillis par l’AFP, ces travailleurs auraient été détenus dans des camps avant d’être expulsés. L’un d’eux raconte : « ça fait vingt-cinq jours qu’on est en prison et aujourd’hui on nous a amenés ici, on ne sait pas du tout ce qui se passe à Gaza, on n’a aucune idée de la situation ». Un autre témoin ajoute : « Ils nous ont torturés avec de l’électricité, ils ont lancé des chiens sur nous ».

Cela fait suite à la décision de l’Etat d’Israël, annoncée la nuit dernière, d’expulser tous les travailleurs palestiniens encore présents sur son territoire. Dans un communiqué, le cabinet de sécurité israélien a annoncé que « les travailleurs de Gaza qui se trouvaient en Israël le jour du début de la guerre vont être renvoyés à Gaza » car Israël « coupe tous les liens avec Gaza ». Après cette annonce, la porte-parole de l’ONU Elizabeth Throssel a déclaré être « profondément inquiète » du retour de ces travailleurs, alors que la bande de Gaza subit les bombardements incessants d’Israël et que l’invasion terrestre a commencé.

Selon le ministère de la défense israélien, près de 18 500 palestiniens auraient un permis de travail. Tous ceux encore sur le territoire israélien, estimés à 4000 dans les journaux israéliens, avant l’offensive de Tsahal, sont aujourd’hui forcés de retourner vers Gaza. Ces travailleurs participent à l’économie d’Israël et occupent les postes les plus ingrats. « On les servait, on travaillait pour eux, dans les maisons, les restaurants et sur les marchés pour des prix dérisoires et malgré ça nous avons été humiliés », explique Djamal Ismaïl à Reuters, travailleur en Israël, résidant au camp de réfugiés de Maghazi (centre de la bande de Gaza).

Ce nouvel acte de barbarie d’Israël, poursuit la politique de nettoyage ethnique de la population palestinienne. Désormais, Nethanyahou s’attaque à l’ensemble des Gazaouis, même ceux qui ne se trouvent pas sur place. Il ne faudrait pas qu’ils puissent échapper aux bombardements de Tsahal.