Le meurtre de Ronald William, jeune Afroaméricain, s’est produit le 6 mai dernier lorsqu’une unité de police a été envoyée chez lui pour un cas de violences domestiques. Sur place, Ronald William s’est retrouvé face à Stephen Mader, officier de police et ancien Marine, qui entama un « dialogue » avec lui. Ronald William, qui était armé, comme nombre d’Américains, n’avait à aucun moment pointé son arme en direction de l’officier de police et demanda à ce dernier de l’abattre, ce que Stephen Mader ne fit pas. Son collègue, qui avait quant à lui rejoint la scène quelques instants après, n’hésita pas à tirer et à tuer Ronald.

À la suite de cet énième crime, les forces de l’ordre se sont aperçues que l’arme de l’homme, assassiné à bout portant, n’était en fait même pas chargée. Et quand bien même elle aurait été chargée, comme bon nombre d’Américains, cela importe en réalité peu. Un Noir est tué. Coupable parce que noir.

L’enquête le confirme en affirmant que le tir était justifié. Encore une fois la justice s’est rendue complice de la criminalité policière. Mais l’injustice qui marque cette affaire ne s’arrête pas là. En effet, tandis que le policier qui a tué Ronald William n’est pas mis en cause, Stephen Mader, qui a refusé de tirer sur Ronald, a été licencié au motif « d’incapacité à éliminer une menace ».

Cette sanction, qui reflète le caractère raciste et meurtrier de l’institution policière, est une véritable incitation à la violence adressée à l’ensemble des policiers. Elle indique en effet qu’aujourd’hui, pour être considérés comme des policiers « exemplaires » au sein de l’institution policière, ces derniers doivent tuer, et particulièrement les personnes noires, quelle que soit la situation donnée. Être noir et posséder une arme, que grand nombre d’américains possèdent, suffit désormais pour être condamné à mort. Les derniers crimes policiers en témoignent avec les morts récentes d’Alton Sterling, de Philando Castile, ou encore de Tyree King, adolescent de 13 ans tué mercredi.