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Internationalisme

1er mai : la fédération palestinienne des syndicats appelle à la solidarité ouvrière avec Gaza

Dans un communiqué publié la semaine dernière, la fédération générale des syndicats interpelle les organisations du mouvement ouvrier étatsunien à l’occasion du 1er mai. Face au génocide, elle appelle à ne pas s’arrêter à des prises de position symbolique.

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1er mai : la fédération palestinienne des syndicats appelle à la solidarité ouvrière avec Gaza

Crédit photo : Carol

Source : Labor for Palestine

Frères et sœurs des syndicats et autres organisations de travailleurs aux États-Unis d’Amérique.

Au milieu de la douleur et du sang, dans les camps de déplacés, au milieu des décombres et des ruines de nos maisons, ateliers, usines, magasins et institutions détruits par l’occupation « israélienne », à l’aide d’armes fabriquées aux Etats-Unis, au nom de la Fédération générale palestinienne des syndicats (PGFTU - Gaza), nous vous appelons à la solidarité.

Au lieu de célébrer avec vous le 1er mai la Journée internationale des travailleurs, nous sommes occupés à envelopper les corps de dizaines de personnes qui sont tuées 24 heures sur 24 dans le cadre d’une guerre génocidaire contre notre peuple, dans tous les sens du terme. Cette guerre a conduit à la destruction de tout dans la bande de Gaza (hôpitaux, centres de santé, écoles, universités, rues, infrastructures de purification de l’eau, égouts et autres, usines, magasins, centres culturels, mosquées, églises, et même les enfants pas encore nés). Rien n’a été épargné par les bombes, les missiles et les obus des occupants (utilisant y compris des armes interdites par le droit international comme le phosphore blanc).

Nous vivons des massacres à grande échelle et des déplacements forcés, un nettoyage ethnique, commis contre nous. Cette guerre dévastatrice et ses catastrophes nous ont imposé, au sein de la PGFTU à Gaza, de grandes responsabilités pour rassembler les corps brisés et même les morceaux de notre peuple, soigner les blessés et essayer de soulager leur douleur (sans anesthésiques, antibiotiques ou autres médicaments), traiter les traumatismes psychologiques (en particulier ceux des enfants), tout en essayant de transmettre la vérité de cette souffrance et de la catastrophe humanitaire et environnementale en cours au monde.

Depuis le début de l’agression, nous, membres de la PGFTU, nous nous considérons comme partie intégrante de notre peuple, en rien séparée de sa réalité. Nous avons souffert et perdu des milliers de membres, des bureaux syndicaux, des installations et d’autres institutions.

Malgré nos efforts pour soulager notre peuple avec le peu de soutien que nous avons reçu et pour faire entendre la voix de notre peuple dans les forums internationaux, nous avons été confrontés à un silence et à un désintérêt choquant de la part du mouvement syndical international. Pour autant, nous reconnaissons qu’il y a eu quelques exemples exceptionnels de syndicats, qui se sont clairement exprimés dans les manifestations de dénonciation de la guerre de génocide sioniste menée dans la bande de Gaza.

Chers camarades des syndicats américains. Différentes actions ont été mises en lumière au cours de l’agression, elles doivent être observées de près et dénoncées.

Premièrement, les syndicats américains doivent révéler l’ampleur des crimes de guerre et du génocide commis contre notre peuple, ainsi que la position partiale des États-Unis et leur complicité dans l’autorisation de l’agression. Il faut faire face à cette situation et continuer à se mobiliser pour exercer une pression contre l’exportation d’armes fabriquées aux États-Unis vers l’occupant. La pression doit être accrue sur l’administration américaine pour qu’elle abandonne ces actions hostiles contre le peuple palestinien.

Deuxièmement, il y a la décision israélienne de suspendre ou de résilier les contrats de milliers de travailleurs dans la bande de Gaza, noués avec des institutions locales, arabes et internationales, dans le cadre de la guerre d’extermination, privant les employés de leurs droits et de leur rémunération. Il aurait été préférable que ces institutions renforcent la sécurité économique des travailleurs en mettant en place des mesures de soutien au lieu de les licencier. Cette question doit être au cœur de vos préoccupations et de votre lutte.

Troisièmement, le mouvement syndical international, y compris la Fédération internationale des syndicats, s’est contenté de prises de position sans prendre de mesures sur le terrain, ni faire pression sur les décideurs pour arrêter cette guerre d’extermination, limitant les activités syndicales à des conférences et des déclarations, et n’approfondissant pas la nécessité de garantir l’aide humanitaire ou d’influencer l’opinion publique internationale pour exposer la vérité sur les crimes sionistes et les pratiques des pays alliés qui continuent à soutenir Israël.

Parmi ces mesures figure la lutte pour l’interdiction internationale des syndicats de l’occupant, qui sont des partenaires de la guerre de génocide. En particulier, nous appelons les syndicats américains à boycotter ces syndicats pour protester contre leur complicité dans cette guerre génocidaire.

Quatrièmement, les syndicats peuvent jouer un rôle influent aux États-Unis pour venir en aide aux centaines de milliers de familles de travailleurs dont les maisons et les lieux de travail ont été détruits, les laissant sous des tentes sans travail ni revenu. Vous pouvez contribuer à des projets financiers et à des fonds de secours pour les travailleurs et la sécurité sociale temporaire, en coordination avec la Confédération syndicale internationale, afin d’alléger les souffrances de milliers de nos concitoyens.

Chers camarades…

Nous vous demandons d’être notre voix et notre défenseur à l’intérieur et à l’extérieur de l’Amérique. Ce que notre peuple vit et ce à quoi les travailleurs et les syndicats en particulier sont exposés est la catastrophe la plus horrible que l’humanité ait connue au cours des dernières décennies. Nous vous demandons de transmettre notre message et d’exprimer la souffrance des travailleurs affamés et de leurs familles : pas seulement au peuple américain, pas seulement à vos syndicats, mais au monde entier.

Nous sommes un peuple qui endure les bombardements, la faim, la maladie et toutes les formes de souffrance, mais nous sommes déterminés à vivre, à rester forts et à reconstruire à partir de cette destruction avec notre sang et nos nombreux sacrifices.

Merci pour vos efforts et bonne année à l’occasion de la Journée internationale des travailleurs. Nous finirons par porter le drapeau de la victoire, malgré les massacres et les destructions.

De la part de vos camarades/syndicats de Gaza.
Fédération générale palestinienne des syndicats.


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