Fillon s’est exprimé d’un ton assuré et déterminé : victime d’un « assassinat politique », d’un déchainement à son encontre disproportionné et jamais vu, il décide de se maintenir dans la tempête. Il serait victime d’un acharnement judiciaire et d’irrégularités de procédure : « une convocation sans investigations au préalable, sur la simple base d’un rapport de police. » Fillon a incarné en direct, cette droite dure, celle qui fait des clins d’œil au FN, et qui invective le système judiciaire. Et Fillon continue droit dans ses bottes de nier en bloc : « je ne reconnais pas les faits ». « Je n’ai pas détourné de fonds publics ». Il n’est pas coupable et fera tout pour prouver son innocence : « ils m’ont assisté et je le prouverai ». Un argumentaire époustouflant quand on sait le scandale que cette affaire représente en pleine élection présidentielle et son écho dans l’ensemble du monde du travail et de la jeunesse.

On l’aura compris Fillon aime se prendre des coups sur la tête et plus il en prend, plus il s’accroche. Lui qui avait misé sa campagne sur la probité, la droiture, l’honnêteté, transforme sa candidature en « sacrifice » pour l’avenir de la France. Dans la tête de Fillon, ceux qui s’en prennent à lui depuis plusieurs semaines voudraient le faire tomber lui et sa famille, et surtout « viseraient » la démocratie française, le projet d’avenir porté par les républicains. C’est donc à ceux « qui désirent une vraie alternance », que « l’Etat de droit ne soit plus violé » que le candidat républicain s’adresse.

Ainsi, il semble que François Fillon ne cédera pas et ira dire – à contre-coeur- « sa vérité » devant les juges. « Sa vérité » qui ne fera pas fermer les yeux d’aussitôt à tous ceux qui ne voient là que mensonges et corruption d’un système politique définitivement en crise.