Instaurer un climat de peur  

 "Que recherche-t-on quand on inspecte le sac à dos d’un enfant ? Qu’espère-t-on trouver hormis un goûter, un doudou pour les plus petits, quelques livres pour les plus âgés ?" s’interroge un parent. En réalité, le but de ces opérations n’est pas de trouver des armes mais, de faire comprendre aux enfants dès le plus jeune âge que l’Etat, a le droit de fouiller dans ses affaires (au propre comme au figuré) et d’exercer un certain contrôle sur lui.

Ces mesures, pour être acceptées, sont justifiées en instaurant un climat de terreur auprès des enfants : "Mon fils, en grande section, m’a rapporté qu’on lui avait expliqué, en classe, qu’il y avait des ’méchants’, que ceux-ci pouvaient se déguiser en parents... mais qu’heureusement, dans l’école, ils étaient en sécurité", témoigne un père. De tels propos, visent donc à instaurer un climat de peur en sous entendant que toute personne peut être un terroriste et, que seule l’Etat les met en sécurité grâce à de "belles écoles" sécurisées.

Le maire sans étiquette politique (mais une politique étiquetée à droite) à l’initiative de ces mesures affirme : "Il y a eu l’époque d’avant [les attentats du 13 novembre], il nous faut accepter cet après, martèle le maire. Si des terroristes ciblent une école demain, nous, au moins, ou aura tout tenté pour les dissuader de frapper ici." On voit, que le maire justifie aussi sa politique par la peur du "danger permanent" comme si des fouilles effectuées par la directrice de l’école ou un agent municipal allaient dissuader d’éventuels terroristes. Le rectorat quant à lui, reconnait l’"émotion de certaines familles qui regrettent que l’ambiance ne soit pas plus rassurante, plus sereine", mais nie tout "excès de zèle". On voit donc bien qu’il ne s’agit pas d’un événement isolé, mais d’une volonté de l’Etat de contrôler la population en laissant faire de telles politiques.

L’Etat d’urgence sert donc à accoutumer partout et, même dans les milieux scolaires, au flicage et à la violation de la vie privé afin de renforcer le contrôle de l’Etat sur la population.