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Etats-Unis. Le mouvement étudiant en solidarité avec la Palestine se propage dans une centaine d’universités

Depuis dix jours, la jeunesse étatsunienne manifeste avec une radicalité nouvelle pour la fin du génocide à Gaza, la rupture des relations entre leurs universités et le complexe militaro-industriel qui fournit à Tsahal les équipements utilisés à Gaza contre les Palestiniens et dénonce la répression brutale de la mobilisation.

Enzo Tresso

29 avril

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Etats-Unis. Le mouvement étudiant en solidarité avec la Palestine se propage dans une centaine d'universités

Crédit photo : Michael M Santiago/Getty Images

Partie de Columbia, foyer historique de la contestation contre la guerre du Vietnam en 1968, la mobilisation s’est transformée en une révolte nationale. Depuis le 18 avril, où une centaine de personnes ont été arrêtées à l’université Columbia, le mouvement des encampements s’est propagé à près de 85 universités, dans tous les Etats-Unis, selon le New York Times. Les manifestations ont été très violemment réprimées par les forces de police étatsunienne, avec l’accord bipartisan des partis démocrates et républicains : la déferlante estudiantine s’est ainsi accompagnée d’une répression d’envergure nationale. En l’espace de quelques jours, près de 900 étudiants ont été arrêtés à Yale et à l’université de New York le 22 avril, à l’université d’Austin et à l’université de Californie du Sud, le 24 avril, à Boston, Atlanta et Bloomington, le 25 avril et tout au long du week-end.

Les opérations, dirigées par la police d’Etat et par la garde nationale, ont été extrêmement brutales mais le mouvement continue de croître, notamment à Washington, où le campus de Virginia Tech a été occupé par des manifestants, à quelques centaines de mètre de la Maison-Blanche tandis que la présidence de l’université Columbia a renoncé à faire évacuer le campement, après avoir menacé les étudiants de déployer la garde nationale sur le campus. D’après le Washington Post, plusieurs étudiants auraient été interpellés ce matin, après trois jours de mobilisation sur le campus, lors d’une descente de police, sans que le nombre des interpellés soit, pour l’heure, connu.

La mobilisation des étudiants a également suscité la solidarité d’une vague de syndicats des personnels de l’éducation ainsi que dans d’autres secteurs. UAW 2710, syndicats des étudiants salariés de Columbia a manifesté sa solidarité avec les étudiants dans un communiqué tandis que le syndicat des conducteurs de bus de New York a refusé de transporter les personnes interpellées. Au Texas, certains universitaires ont initié une grève de 24h pour dénoncer la répression violente des étudiants et l’arrestation d’une cinquantaine de personne. À CUNY, PSC, syndicat qui représente 30 000 travailleurs académiques, a dénoncé la répression des étudiants de Columbia tandis que certains de ses militants ont rejoint le campement de CUNY pour le protéger de l’intervention de la police, le 26 avril.

Si les directions syndicales sont passives et n’appellent pas encore à rejoindre le mouvement, ces jonctions embryonnaires témoignent de la vitalité de la plus grande mobilisation étudiante depuis le début du siècle. Comme le constatait Charles M. Blow, pour s’en réjouir, dans les colonnes du New York Times, « le fantôme du mouvement antiguerre de 1968 est revenu ».

Pour Mike Pappas, journaliste à Left Voice, « la situation présente est complexe pour l’administration Biden. Après la répression contre les premiers campements étudiants à l’université de Colombia à New York, de plus en plus de campements naissent partout aux Etats-Unis. Jusqu’à présent, l’administration a été contrainte de marcher sur une ligne de crête : elle aimerait réprimer le mouvement mais ne peut le faire sans mettre en danger ses chances aux prochaines élections ». Alors que le mouvement de solidarité continue de se propager aux Etats-Unis et à l’international, comme en France où la Sorbonne a été brièvement occupée, ce matin, avant que la police n’intervienne à l’intérieur de l’université pour réprimer brutalement les étudiants, la mobilisation des étudiants étatsuniens résiste à la répression et ouvre un second front au cœur d’un bastion de l’impérialisme mondial, qu’il convient de suivre avec attention.


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