Portant des banderoles "Libérez le pays ! Libérez l’école ! », des milliers de Hongrois protestaient contre la réforme éducative samedi 13 février dans les rues de Budapest. Sous une forte pluie, plus de 10.000 personnes, enseignants, parents et étudiants, ont manifesté au cri de "Orban, va-t-en !", pour dénoncer la réforme imposée par le premier ministre Viktor Orban qui dégrade les conditions d’étude.

En effet, cette réforme impose une charge de 35 à 38 heures de cours à suivre par semaine, sans compter le temps d’étude à la maison, ce qui fait que les étudiants doivent consacrer plus de temps à leurs études que des adultes ne consacrent de temps à leur travail.

La grogne des enseignants a commencé le 27 novembre 2015 avec la diffusion d’une lettre ouverte d’une prestigieuse école supérieure de la ville de Miskolc (est) dénonçant les réformes du gouvernement. Depuis, plus de 700 écoles et 30.000 enseignants et parents d’élèves ont soutenu cette lettre. La semaine précédente, plus de 5.000 enseignants, parents et étudiants ont défilé à Miskolc.

Ces manifestations sont une vague d’air frais dans le contexte d’une situation réactionnaire que vit la Hongrie de Viktor Orban, représentant d’une droite décomplexée à l’exemple des politiques agressives menées à l’encontre des migrants. Samedi dernier a marqué l’un des plus grands rassemblements auxquels a dû faire face le Premier ministre hongrois.

Cette manifestation antigouvernementale est la plus importante depuis celle d’octobre 2014, quand le projet d’un impôt sur l’utilisation d’internet n’a pas vu le jour grâce aux mobilisations massives qui ont fait reculer le gouvernement.