Mardi 17 novembre, c’est une jeune femme voilée qui était violemment agressée dans le centre-ville de Marseille. Alors qu’elle se trouvait au métro Castellane, elle est abordée par un homme d’une vingtaine d’années, qui dissimule son visage sous une capuche, et qui lui arrache son hidjab en lui lançant « tout ça, c’est de votre faute, c’est à cause de vous que tout ça est arrivé ». Avant de prendre la fuite, il la frappe et tente de la taillader au cutter. Glaçant.

Mercredi soir, dans les quartiers Nord de Marseille, c’est un homme de 56 ans, portant une kippa, enseignant au centre Yavné, l’un des principaux établissements privés juif sous contrat de la Cité phocéenne, qui est pris à parti par deux hommes à scooter. Bientôt rejoints par un troisième, qui filme la scène avec son téléphone portable, en singeant les vidéastes de Daesh qui enregistrent les images des tortures et des exécutions, les deux hommes bloquent leur victime au sol, lui portent des coups de couteau après lui avoir montré des photos de Mohamed Merah sur un portable et lui disent « on va d’abord t’amocher, on te tuera après ». Ils prennent heureusement la fuite, les jours de l’enseignant n’étant pas en danger. Une agression effrayante.

Dans l’escalade réactionnaire à laquelle se livre le gouvernement, disant vouloir éviter les amalgames tout en faisant tout pour les créer, alors que le gouvernement sioniste fait son miel des attaques en répétant à l’envi que les juifs ne seraient à l’abri qu’en Israël, tous les éléments sont réunis pour une montée sans précédent de toutes les formes de racismes, notamment celui contre les musulmans et les juifs.

Alors que l’islamophobie remplace, à l’extrême droite, les vieilles antiennes antisémites, les actes anti-juifs, parfois justifiés au nom d’un supposé antisionisme, font le jeu du gouvernement, mais également de la droite et de l’extrême droite. Rien de mieux, pour justifier le renforcement sans précédent des forces de police, de gendarmerie, la multiplication des patrouilles de l’armée, l’armement des flics municipaux, la possibilité pour les fonctionnaires de police de se déplacer avec leur arme de service, que de laisser se multiplier, dans un concert de surenchère réactionnaire, les actes antisémites et islamophobes.

Il est plus que temps que les forces du mouvement ouvrier, syndicales et politiques, se dressent contre cette escalade réactionnaire d’en-haut qui alimente, par en-bas également, le climat d’agressions racistes en tout genre. Plutôt que de donner carte blanche au gouvernement pour prolonger l’état d’urgence, comme viennent de le faire les députés PCF-Front de Gauche au Parlement, il faudrait plutôt tout faire pour créer les conditions d’une contestation de cette dérive tout-sécuritaire. C’est cela qui menace, fondamentalement, la vie au quotidien de la population.