L’histoire remonte à il y a 15 ans. Au Pérou, une jeune femme de 17 ans demandait à mettre fin à une grossesse dont le fœtus de 14 semaines avait une anencéphalie. Cette anomalie du tube neural est mortelle pour le bébé, et dans de nombreux cas pour la mère aussi.

Malgré la confirmation du diagnostic et le fait que dans ces circonstances, l’avortement soit légal au Pérou, le directeur de l’hôpital dans lequel l’adolescente se trouvait a refusé sa demande d’interruption de grossesse.

Face à ce comportement irresponsable du médecin, la jeune femme s’est vue contrainte de renoncer à son droit et a dû porter durant 9 mois un fœtus condamné à mourir. Après l’accouchement, alors que l’enfant n’avait survécu que quatre jours, elle a dénoncé ce non respect de ses droits auprès du comité des droits de l’Homme de l’ONU.

En 2005, l’Organisme International a fini par conclure que le Pérou avait violé des articles du Pacte International des Droits civils et politiques, obligeant le pays à dédommager financièrement la victime.

Quinze ans plus tard, la jeune femme a enfin perçu l’indemnité qui lui était due pour « le traitement cruel, inhumain et dégradant » reçu en 2001.

Cette affaire constitue un précédent pour deux raisons. D’une part, c’est la première fois qu’un comité des Nations Unies sanctionne un pays pour ne pas avoir assuré l’accès à un avortement sûr et légal. Et d’autre part, c’est la première fois que l’ONU reconnaît dans les faits l’avortement comme un droit inaliénable.