Depuis mardi 3 mai le projet de loi travail est en examen à l’Assemblée nationale. La fédération CGT transports ne compte pas se satisfaire des quelques « retouches » et exige le retrait de cette loi. Elle dénonce principalement « les dégâts sur la fiche de paie de la baisse potentielle de rémunération des heures supplémentaires » avec la possibilité de voir être abaissé par accord d’entreprise le taux de majoration des heures supplémentaires jusqu’à 10% au lieu des 25% généralement pratiqués.

Ainsi, la CGT et FO appellent l’ensemble des salariés du secteur routier à une grève reconductible à partir du 16 mai. Cela signifierait un ensemble d’actions, de grèves, de manifestations pouvant conduire à l’occupation de centre de distribution, d’entrepôts ou encore au blocage des péages et des axes de circulation. Jérôme Vérité, secrétaire général de la fédération CGT-Transports, a annoncé également que des actions pourraient être menées dans les villes concernées par l’Euro 2016 de football qui se tient du 10 juin au 10 juillet. De telles menaces, menées de concert possiblement avec les cheminots, les dockers et un ensemble de travailleurs.es de divers secteurs économiques, le tout appuyé par la jeunesse pourraient bien, dans les semaines à venir, remettre en cause les plans gouvernementaux au plus grand malheur du MEDEF. De fait, Manuel Valls, invité le vendredi 6 mai à l’émission Bibliothèque Médicis sur Public Sénat, a rappelé que le projet de loi « doit passer » et pour cela il n’exclut pas, car « il ne faut jamais renoncer à un moyen constitutionnel », de recourir à l’article 49.3 comme il l’avait déjà fait pour la loi Macron.

Alors que Manuel Valls est à l’offensive, c’est bien en s’appuyant sur les secteurs stratégiques en pointe comme les routiers ou les cheminots, en œuvrant à la construction de la reconductible que nous pourrons construire le rapport de force pour obtenir le retrait de cette loi. Car ce ne seront pas les débats qui s’ouvrent sur les modifications apportées et leurs lots d’illusions qui pourront le faire. Comme nous aimons aussi le répéter de ce côté de la barricade : la loi travail ne doit pas passer.