Crédit image : Révolution Permanente Marseille

La Pride officielle de Marseille devait se tenir le premier juillet. La veille, l’association Pride Marseille en charge de l’organisation sortait un communiqué qui en annonçait l’annulation. En cause : une pression de la Préfecture de Police qui a, sous le prétexte d’« assurer d’autres missions », changé à la dernière minute les conditions de tenue de la Pride.

Derrière cette justification, la préfecture de Police entendait concentrer l’ensemble de ses forces de répression pour mater la révolte en réaction au meurtre de Nahel. A Marseille, la répression de la contestation est particulièrement violente, avec des centaines d’interpellations et de nombreuses images et récits de violences de la part de la police.

Malgré l’offensive autoritaire de la préfecture de Police, une partie du mouvement LGBTI de Marseille a décidé de maintenir la marche et de l’adresser en soutien à Nahel. C’est pour cette raison que plusieurs organisations politiques et collectifs, dont Diivines LGBTQIA+, Marseille vs Darmanin, Parastoo, les Collages Féministes Marseille et Révolution Permanente, ont appelé à un rassemblement pour demander justice pour Nahel et les victimes de violences policières depuis la communauté LGBTI, et rappeler que l’Etat policier n’a pas sa place dans nos fiertés.

C’est dans ce sens que les organisateurs du cortège ont tenu à rappeler que : « le gouvernement qui réprime les jeunes de quartier aujourd’hui, c’est le même qui réprimait les manifestations contre la réforme des retraites. Celui qui met à mort les jeunes dans les quartiers, c’est le même qui nous empêche de vivre en tant que personnes LGBTI. »

Avant le meurtre de Nahel , un cortège radical dans la Pride entendait dénoncer l’instrumentalisation des luttes LGBTI par le gouvernement et la mairie de Marseille. Après le meurtre de Nahel et la répression violente des révoltes, le vrai visage d’une classe politique qui utilise les luttes LGBTI comme un vernis social pour mieux cacher un projet répressif est d’autant plus visible : alors qu’il plebiscitait plus tôt dans le mois la Pride de la ville, Benoit Payan, le maire de Marseille, a demandé dès le 30 juin l’envoie de forces de la répression supplémentaires à Marseille.