Aurélien dans une interview pour France info, nous explique les faits. Vendredi soir, lui et ses amis étaient assis tranquillement non loin des rails de train dans la cité Saint-Maurice. Plus tard dans la soirée, ils remarquent six policiers de la Bac qui avancent vers eux matraques en main. Aurélien déclare dans l’interview : « L’habitude de se faire frapper par eux, on voulait pas se faire frapper. On était obligé de partir et le seul endroit pour partir c’était les rails ». Pour échapper à un énième passage à tabac les jeunes fuient donc vers la seule issue disponible et grimpent sur les rails. Aurélien ajoute ensuite : « On ne voulait pas se faire frapper, il y en a marre de se faire frapper tous les jours pour rien. On est montés par là, on est partis par la gauche et le train a défilé ».

Cela montre les lourdes conséquences que peuvent avoir le harcèlement quotidien de la part des forces de l’ordre envers les jeunes des quartiers populaires. Dans la soirée du samedi, plusieurs voitures ont été incendiées près de l’endroit où le TER les a emporté, en signe de colère. Lundi soir, un hommage a été rendu par les familles et les proches de Sélom et Matisse sur la place Degeyter à Lille-Fives. Les parents des victimes ont appelés au calme et à ne plus brûler de voitures. Ils ont ensuite annoncé qu’ils allaient porter plainte pour homicide involontaire et mise en danger de la vie d’autrui.

Mais l’Etat, par la bouche du parquet de Lille, quant à elle dément totalement la version des faits présentée par Aurélien. Le procureur de Lille assure dans un communiqué de presse : « Personne n’est venu confirmer l’existence d’un tel contrôle, sous quelque forme que ce soit ». Encore une fois, la justice de classe ferme les yeux sur les violences policières et la répression subie par les quartiers populaires.

Encore deux jeunes de quartiers populaires dans la longue liste des victimes de la police.