Comme voté à plus de cent mains levées en Assemblée Générale jeudi dernier, un rassemblement s’est tenu à Paris 7 afin de dénoncer et de lutter contre le projet de fusion des universités Paris 3, 5 et 7 qui promet une dégradation des conditions de travail et d’étude.

Cette fois-ci, nul besoin de rentrer une fois de plus dans les détails comme durant les précédents rassemblement où s’enchainaient les prises de parole, tout le monde voit maintenant très clair dans le jeu de la présidence : Soit le jeu de la logique concurrentielle imposé par l’Etat visant à mettre les universités en concurrence, essayant par là d’en tirer les bénéfices et les prestiges d’être une fac d’excellence, d’élite... qui laissera sur le carreau les formations les moins utiles au patronat et au gouvernement, à savoir les sciences sociales, mais également les lettres, arts, et les sciences dures. Ainsi à travers ce projet, la présidence de Paris 7 se fait le relais de la logique concurrentiel que l’Etat souhaite imposer aux universités pour sauver sa peau. C’est d’ailleurs cette même logique que dépeint parfaitement le slogans le plus repris depuis le début de la mobilisation contre la fusion sur Paris 7 « Pas d’fac d’élite, Pas d’fac poubelle, A bas, A bas, les facs concurrentielles ! »

Au delà du projet en soi, c’est aussi évidemment les méthodes employées par la présidence qui participent à faire gronder la colère toujours plus fort. Rappelons encore une fois que la présidente de l’université en personne avait été élue en 2012 sur un programme réfutant la fusion. C’est aujourd’hui la même personne et son équipe qui refusent toute forme de négociations et de débats sur d’éventuelles alternatives alors même que des référendums effectués dans 9 UFR prouvent l’opposition massive (plus de 90%) des enseignants et des personnels et que le Comité Technique (composé de représentant du personnel) à vôté contre.

Ce semaine, a défaut que ces arguments fallacieux aient réussi à faire revêtir un manteau soyeux à la réforme de la fusion, la présidence s’est assise d’avance sur l’avis du Conseil Administratif en envoyant le « feuille de route » pour (re)candidater à l’initiative d’excellence faisant comme si la fusion avait déjà été vôtée. Autant de raisons légitimant la colère grandissante des étudiants, personnels, professeurs, qui, malgré le fait que ce soit la veille des vacances, soit lorsque la fac est pratiquement déserte dans une volonté d’invisibiliser toute contestation.

Grâce à la mobilisation exemplaire et au blocage par bloc de dizaines de personnes de l’accès aux différents bureaux au membre du CA, qui ne s’est pas déroulé sans quelques litiges parfois violents entre les membres de la sécurité et des opposants au projet, le conseil administratif n’a pu se tenir et se voit donc reporté.

Une première victoire pour les personnes mobilisées sur l’université qui restent conscientes que la lutte ne fait commencer. D’autant plus dans l’optique selon laquelle il est probable qu’un gouvernement de droite dure soit au pouvoir promettant des contre réformes et attaques toujours plus importante.
Une fois de plus, à Paris 7 -où la volonté des étudiants est de débattre de toutes les alternatives afin de pouvoir choisir la plus adapté pour leur propre fac- comme partout ailleurs, l’auto organisation des étudiants, personnels et professeurs est de mise afin de préparer la riposte face au projet autoritaires allant dans le sens d’une précarisation toujours plus accru des conditions de vie, de travail et d’études de la jeunesse.