Rayan est soupçonné d’avoir, le 1er avril lors du blocage de son lycée contre la loi travail, mis le feu à une feuille de papier ensuite jetée dans une poubelle. Dans un article de l’Humanité, Maguy Day, professeur d’anglais du lycée Voltaire présente devant l’établissement pour soutenir les lycéens mobilisés, témoigne . « Mais j’ai tout de suite refermé le clapet de la poubelle, et la petite flamme s’est éteinte immédiatement. Il n’y a eu aucun flambage, ça fumait juste un peu après ». « Quinze minutes après, les policiers sont arrivés et ont demandé qui était impliqué dans le feu, et Ryan, très naïvement, a dit qu’il faisait partie du groupe », poursuit l’enseignante. « Ils l’ont embarqué comme un délinquant. On a été plusieurs enseignants à les suivre au commissariat, mais les policiers nous ont dit de rester à l’extérieur. Ils nous ont soutenu qu’ils avaient prévenu la mère de Ryan alors que c’était faux »
Dans un communiqué dénonçant l’arrestation de Rayan, le personnel de l’établissement précise les conditions d’interpellation et de condition de détention du jeune homme :
« Arrêté à 10 heures vendredi 1er avril et placé en garde-à-vue, Ryan, 15 ans, a été déféré seul, sans avocat ni conseil, devant le procureur de la République qui, sur la foi du témoignage des policiers, l’a assigné à comparaître devant le juge pour enfants le lendemain, samedi 2 avril, à 9h30 du matin. Il est resté toute la nuit privé de liberté, retenu au dépôt du Palais de Justice, sans pouvoir contacter ses parents. Ce n’est que dans la matinée du 2 avril que Ryan a pu rencontrer son avocate, puis sa mère, dans la salle d’audience, où le juge a retenu le chef d’accusation inique proposé par le procureur. »
Tous ensemble contre la répression.
Un comité de soutien pour Rayan regroupant les enseignants et parents d’élèves s’est mis en place ainsi qu’une cagnotte permettant à la famille de payer les frais de justice (accessible via le site Internet).
Son avocate Élodie Tuaillon-Hibon rapporte au journal l’Humanitéque « La poubelle n’est même pas endommagée, il n’y a rien dans ce dossier ! ».
L’avocate de Rayan dénonce une répression judiciaire et précise qu’il y a bien d’autres cas similaires à celui du jeune garçon. « Cette histoire va très loin, mais ce n’est pas du tout un cas isolé. Il y a clairement des consignes du gouvernement et du ministère de la Justice au parquet pour appliquer une répression tout azimuts » . « On constate une énorme aggravation de la répression judiciaire contre les jeunes qui manifestent, par rapport à des mouvements antérieurs ».
En effet, depuis le début de la mobilisation, le gouvernement ne cesse de jouer la carte de la répression à l’encontre des lycéens, des étudiants et des travailleurs qui se mobilisent contre la loi travail et tente de diviser le mouvement entre les bons manifestants et les « casseurs ». A chaque rendez-vous dans la rue, on ne compte plus les coups de matraque, les centaines d’arrestations et de poursuites judiciaires pour avoir manifesté.
Cependant, la jeunesse affirme une détermination sans faille contre la politique du gouvernement, contre la loi travail mais aussi contre la répression et les violences policières à l’image des nombreux rassemblements devant les commissariats afin d’exiger la libération immédiate et mettre fin aux poursuites à l’encontre de tous les condamnés pour avoir manifesté.
Ni chair à patron, ni chair à matraque !