Des jeunes, un scooter, un clip de rap et un pistolet d’alarme, c’est-à-dire une arme qui ne peut tirer qu’à blanc, il n’en faut pas plus pour que la police réalise un coup de filet sur 17 personnes aussi impressionnant que dérisoire. Dans la nuit du samedi 26 novembre, plusieurs jeunes se réunissent dans la rue Mathieu à Saint-Ouen pour tourner un clip de rap dans lequel figure un scooter. Alerté par la présence d’une arme factice dans le clip, la police n’a pas fait dans la dentelle en cherchant à arrêter son détenteur. Ce dernier a cherché à fuir, comme l’avaient fait en 2005 Zyed et Bouna, pour éviter d’être une fois encore confronté à l’arbitraire policer. Dans un réflexe de solidarité, les autres personnes présentes ont cherché à s’interposer entre les forces de répression et leurs amis. Elles ont toutes été arrêtées au motif qu’elles entravaient la voie publique et participaient à un attroupement armé.

Toute la scène a pu être filmée à l’aide de matériel de tournage mais, là encore, la police n’a pas apprécié qu’on mette en image son impunité à interpeller arbitrairement, comme l’affaire Guillaume Vadot l’a mis en évidence récemment. L’homme qui a filmé la scène a donc lui aussi été interpellé pour les mêmes motifs. On voit bien là que la police fabrique ses délits car si elle n’était pas intervenue, aucun de ces soi-disant crimes n’auraient été commis. Aucun attroupement armé n’était prévu et l’entrave à la circulation ne gène que la police. Une fois de plus, la police a agit dans l’impunité la plus totale et de manière arbitraire.

_