Si les réactionnaires ont emporté une victoire en Argentine, alors que le Sénat a retoqué la légalisation de l’IVG, au Bailleul, en Sarthe, il est impossible pour les femmes d’avoir accès à l’IVG à l’hôpital public depuis le mois de janvier dernier, comme l’a révélé Ouest France.

En effet, sur les quatre médecins aptes à pratiquer des IVG, trois invoquent leur « clause de conscience », une disposition légale qui permet à un médecin de refuser de pratiquer un acte médical allant à l’encontre de ses « convictions personnelles, professionnelles ou éthiques », sauf en cas d’urgence vitale. En outre, un gynécologue-obstétricien, parti à la retraite en décembre dernier, n’a pas encore été remplacé. Le dernier médecin susceptible de pratiquer des IVG, embauché à temps partiel, étant surchargé de travail, l’IVG n’est plus pratiqué dans cet hôpital du sud de la Sarthe : les patientes sont donc renvoyées vers Le Mans ou Angers, à 45 min de route en voiture – il n’y a pas de gare TER au Bailleul.

Autant dire que la légalisation de l’avortement est loin d’être synonyme, pour les femmes, de pouvoir disposer de leur corps comme elles l’entendent.