Mon collège situé dans le 93 s’est donc prêté à l’exercice comme la plupart des établissements de France. La première étape était d’informer les élèves de cet exercice en amont afin de les préparer « psychologiquement ». En effet, la réaction majoritaire des enfants est celle de la peur. « Y’a des terroristes qui vont venir ? On va mourir ? J’ai peur, je veux pas le faire » voilà le type de questions que posent les plus jeunes. Voilà des réactions qui font prendre pleinement conscience que cette circulaire ministérielle qui peut paraître burlesque ( avec des consignes dignes de forces spéciales comme renverser les tables des salles, se cacher derrière, rester au sol sans bouger, ni parler, ramper si nécessaire) est en réalité très brutale pour les élèves.

Ainsi, après s’être prêté au jeu, c’est l’heure du bilan et du retour critique.
En effet, cet exercice est brutal car le PPMS crée un climat anxiogène puisque cela crée une ambiance de peur et de méfiance généralisée. En réalité, il s’agit d’imposer un modèle de peur permanente et une culture de la sécurité, justifiant toujours plus les politiques sécuritaires du gouvernement à commercer par faire accepter aux jeunes générations cet état d’urgence permanent qui permet d’agir concrètement contre toutes les formes de révoltes ou de luttes sociales. Un état d’urgence qui permet de justifier toute la surenchère répressive que subissent les jeunes dans les quartiers populaires.

Par ces injonctions à préparer les élèves à de possibles attaques terroristes, on veut nous faire croire que l’école serait ce « sanctuaire » situé en dehors de la société. Comme si les cours de récréation n’étaient pas au milieu des cités ségrégées, au milieu de la misère, comme si tous les élèves étaient égaux dans cette société inégalitaire que les réformes des gouvernements successifs perpétuent voire accentuent dans tous les domaines.
Cet exercice, comme la surveillance généralisée des établissements doit être largement rejeté par les personnels. Ce qu’il faut, c’est écouter les élèves, répondre aux interrogations. Pour cela, il faut en finir avec l’austérité et au contraire donner les moyens suffisants aux écoles publiques d’apporter des réponses pédagogiques.